LA SPHÈRE FINANCIÈRE : QUELLE RATIONALITÉ ? Le thème de la rationalité en Économie fait référence au modèle microéconomique de l"homo economicus", être abstrait, dont les décisions en tant que consommateur ou producteur, font toujours l'objet d'un calcul d'optimisation aboutissant à la meilleure allocation possible des ressources, donc à l'optimum parétien. Cette théorie de l'optimum économique inspire également la sphère financière ; nous étudierons la question en analysant successivement : - les déterminants
des comportements de marché,
Les marchés sont-ils rationnels ? À quoi réagissent-ils ?
Qu'est-ce qui détermine leurs comportements ? Par marché, on entend à la fois les acteurs
qui achètent et vendent et constituent l'offre et la demande journalières, et
les institutions qui opèrent la confrontation de ces positions. On évoque souvent les mouvements irrationnels ou erratiques
des marchés financiers. En fait, nous allons montrer que, dans une optique libérale,
le modèle de base est assez simple et rationnel. Le bénéfice escompté est une donnée très volatile
car très sensible à la conjoncture et aux variations de l'environnement des
entreprises. On dit, en Économie, que l'élasticité du bénéfice escompté
est positivement très forte par rapport au chiffre d'affaires ou à la part de
marché. Cela signifie que si la croissance s'accélère un peu, les bénéfices
bondissent proportionnellement beaucoup plus dans l'esprit des investisseurs.
D'un autre côté, dès que l'activité se ralentit, les entreprises les plus
fragiles en souffrent et font des pertes, ce qui est une première explication
des à-coups brutaux sur les cours boursiers. Le Price earning ratio est un ratio essentiel pour les
boursiers. C'est le rapport du cours de l'action sur le bénéfice net
attendu pour un titre, ou, ce qui revient au même, le rapport entre la
capitalisation boursière d'une entreprise, divisé par le bénéfice net
attendu global. Pour un investisseur, la valeur d'une entreprise dépend avant
tout du bénéfice qu'elle est capable de dégager, et ce qu'il sera prêt à
payer pour acquérir une part de l'entreprise (le cours), sera directement lié
au profit qu'il anticipe (bénéfice net attendu). Le rapport habituel entre le prix des actions (le cours) et le
bénéfice des entreprises est environ de 20, ce qui signifie que la
capitalisation boursière est, normalement, de vingt fois son bénéfice. En
conséquence, plus le PER est faible, plus le titre est sous-coté, plus il faut
acheter ce titre, et, inversement, plus le PER est élevé, plus le titre est
sur-coté et plus il faut le vendre. De quoi dépend le PER et quelles sont les conséquences à en
attendre sur le prix des actions donc sur les cours boursiers et la santé des
marchés financiers ? L'investisseur met en balance le niveau du PER et le niveau du
taux d'intérêt, c'est-à-dire qu'il compare ce qu'il pourrait gagner en
investissant dans des titres de la dette publique (bons du Trésor...), et ce
qu'il gagnerait en investissant dans les actions d'une entreprise. Ces dernières
années, les taux d'intérêt sur les emprunts ont régulièrement baissé.
Cette évolution s'explique en Europe et surtout aux États-Unis, par la hausse
des bénéfices des entreprises, devenues très rentables après les
restructurations de années quatre-vingt ; elles n'ont plus autant besoin
d'emprunter (leur autofinancement est parfois supérieur à 100 %). La demande
de crédit diminuant, le prix du crédit, donc le taux d'intérêt, a baissé.
par ailleurs, les États et les Ménages ont freiné également leur endettement
et l'offre de financement est devenue structurellement excédentaire, ce qui
renforce la baisse du taux d'intérêt (et explique les investissements
hasardeux en Asie ou en Russie). Cette baisse des taux d'intérêt sur les emprunts
fournit une autre explication du regain d'intérêt pour les actions et permet
de comprendre l'actuelle envolée des bourses occidentales, qui se traduit par
une hausse générale des PER, qui est passé de 9 à Paris fin 1990 à 20
pendant l'été 1998. La hausse la plus sensible concerne les valeurs des
entreprises de communication et de haute technologie, constituant ce qu'il est
convenu d'appeler la Nouvelle Économie ; aux États-Unis, l'indice boursier
correspondant est le NASDAQ (National Association of Securities Dealers
Automated Quotation System) qui reflète la santé de la première place
boursière mondiale en terme de transactions (1 00 millions d'actions échangées
quotidiennement), d'introductions et de capitaux levés.
Pourquoi le prix qui prévaut sur la marché des titres est-il
si différent de la "véritable valeur" ou de la "valeur réelle"
du titre, c'est-à-dire celle que l'on peut calculer à partir de la rentabilité
des capitaux investis en machine, bâtiments, matériaux ou fonds de roulement ?
Ceci est particulièrement vrai pour les valeurs dites de la Nouvelle Économie
(haute technologie, informatique, communication, bio-technologies...). Une première réponse est fournie par la conjonction de deux
facteurs : d'une part, un afflux de capitaux qui délaissent, pour un
temps au moins, les places asiatiques et russes trop hasardeuses, et convergent
sur les espaces financiers occidentaux, d'autre part l'insuffisance relative
des projets de financement dans l'économie réelle. Par ailleurs, dans "Le pouvoir de la finance", André
ORLÉAN montre que le marché des titres fixe un prix qui résulte de la croyance
collective des acteurs : il s'agit d'un processus auto référentiel ou auto
réalisant, dans lequel chacun va imiter les autres, et le prix qui en résultera
sera une construction commune - convention - qui diffèrera d'autant plus de la
valeur fondamentale, que les acteurs continueront à adopter une croyance
commune. Dans ces conditions, les prix des titres peuvent croître sans limite,
mais lorsque la croyance collective est brutalement remise en cause, et que plus
personne ne veut acheter de titres, elle peut provoquer des chutes brutales de
valeur qu'on appelle les krachs. Pour ce qui est de la bourse américaine, dont la surévaluation
est criante et inquiète régulièrement Alan GREENSPAN, le Président de la Réserve
fédérale, on trouvera des explications supplémentaires : les ménages américains
sont hors de cause ; ils vendent systématiquement des actions, en tout cas,
plus qu'ils n'en achètent, et ce, depuis une dizaine d'années. Par contre, les
étrangers se portent massivement acquéreurs (plus de 100 milliards de dollars
supplémentaires en 1998). C'est donc l'excès d'épargne des européens et
des japonais qui permet aux américains aisés de vendre des titres à des
niveaux qui leur permettent de vivre largement au dessus de leurs moyens. Une autre raison de la surévaluation des titres est le rachat
par les entreprises de leurs propres actions ; elles y sont poussées par
les investisseurs institutionnels qui ont des exigences très élevées en matière
de rentabilité des capitaux propres investis (25 % à Wall Street actuellement,
15 % en moyenne, en Europe). Ces opérations de rachat sont nécessairement
faites par un endettement supplémentaire, et c'est cet endettement croissant de
certaines entreprises américaines qui est une source d'inquiétude : en cas de
retournement de la conjoncture, les taux d'intérêt pèseront fortement sur les
résultats comptables et l'effet de levier négatif amplifiera la réaction. Une condition permissive de la surévaluation boursière est
ce qu'on appelle l'aléa moral. Certes la surévaluation boursière est
manifeste, certes les autorités monétaires comme Alan GREENSPAN, dénoncent
"l'exubérance irrationnelle des marchés". Et pourtant, les cours
continuent de monter. En fait, les investisseurs ne sont pas inquiets et
continuent d'échanger à la hausse car ils sont persuadés que si les cours se
mettaient à la baisse, les conséquences seraient tellement désastreuses pour
les économies, que la Réserve fédérale américaine serait contrainte de
baisser les taux d'intérêt jusqu'à enrayer le phénomène et stabiliser
les cours (rappelons que quand les taux baissent, les cours montent ou se
stabilisent). Malheureusement, avec une situation de plein emploi et des
salaires à la hausse, un déficit extérieur abyssal, des tensions
inflationnistes qui se profilent, la FED serait plutôt désireuse d'augmenter
les taux pour éviter la surchauffe, plutôt que les baisser pour éviter un
effondrement boursier. L'aléa moral, sur lequel comptent plus ou moins
consciemment les opérateurs, risque fort de ne pas fonctionner, et en
attendant, le cours des titres peut grimper jusqu'au ciel. Une condition aggravante tient à la nature même des marchés
financiers. Ils ont deux composantes complémentaires : le marché des titres
neufs et le marché des titres d'occasion. Les grandes entreprises, quant à elles, sont contraintes par
les marchés financiers, d'être très rentables ; un exemple récent nous est
fourni par MICHELIN, entreprise à la fois rentable et obligée, par ses
actionnaires, de licencier du personnel. Ces entreprises financent
habituellement leurs projets d'investissement et leurs opérations de fusion et
d'acquisition, en émettant des actions. Si elles sont suffisamment rentables,
elles s'autofinancent, et n'ont plus autant besoin de capitaux et réduisent,
comme les États, leurs émissions de titres neufs. Encore une explication à la
tendance à la baisse de la demande de capitaux, et à la baisse des taux
d'intérêt. Pour toutes ces raisons, le marché des titres neufs n'est
donc pas très attirant (au moins dans les secteurs traditionnels) ; les
investisseurs sont donc contraints de s'adresser en masse au marché des titres
déjà en circulation, c'est-à-dire le marché des titres d'occasion, qui
correspond à une immense proportion du marché des titres. D'où la hausse
des prix de ces titres et la surévaluation des valeurs boursières, sans
rapport avec les performances économiques des entreprises concernées.
La vision traditionnelle du marché des capitaux, avec des
taux d'intérêt à court terme qui dépendent de la Banque centrale et de sa
politique monétaire, et des taux à long terme qui dépendent des exigences des
épargnants, reste vraie dans son principe, mais elle est de plus en plus remise
en question avec l'arrivée de nouveaux instruments financiers qui diluent
les notions de court terme et de long terme. Il n'empêche que les taux
d'intérêt restent au cœur de la nouvelle régulation financière. Les taux d'intérêt à court terme sont traditionnellement
fixés par la Banque centrale ; elle impose ce taux aux banques commerciales qui
sont dans l'obligation de se financer et de se procurer de la monnaie Banque
centrale. Comment celle-ci fixe-t-elle le niveau des taux d'intérêt
à court terme ? Les taux d'intérêt à long terme, quant à eux, dépendent
des offreurs d'épargne qui sont parfois en situation de force pour imposer un
niveau d'exigence élevé. Dans la logique libérale monétariste, c'est le cas
lorsque la demande d'épargne excède durablement l'offre d'épargne disponible,
et qu'on est donc en situation de déficit d'épargne. Une autre raison pour les épargnants de relever leurs
exigence en matière de taux d'intérêt à long terme, est lorsqu'ils anticipent
des poussées inflationnistes. Ils cherchent alors à se protéger contre la
perte probable de pouvoir d'achat de la monnaie, donc de leur prêt d'épargne.
Or, nous avons déjà vu dans l'introduction que le décloisonnement des marchés
résulte, entre autres choses, de la liberté désormais accordée à tous les
agents d'arbitrer à tout moment entre le court terme et le long terme,
grâce à l'interconnexion de toutes les places financières mondiales et grâce
à la multiplication des instruments financiers et des marchés sur lesquels
tous les arbitrages sont permis ; on en déduira, par conséquent, que la
distinction court terme/long terme n'a aujourd'hui plus guère de sens. La liquidité croissante des titres (c'est-à-dire la
possibilité de les revendre à tout moment pour disposer de liquidités et de
transférer celles-ci sur des titres plus rentables), atténue la distinction
taux d'intérêt court terme/taux d'intérêt long terme ; elle provoque en plus
une convergence de ces taux, qui théoriquement, ont une rationalité
différente. Mais convergence ne signifie pas forcément fusion ; en effet, des
arbitrages court terme/long terme vont subsister qui placeront les taux d'intérêt
au centre des analyses. À l'inverse, une baisse du taux d'intérêt à court terme
peut inquiéter les investisseurs qui risquent de voir, dans cette baisse à
court terme, de possibles tensions inflationnistes à venir, et en contrepartie,
ils accroîtront leurs exigences sur le long terme, ce qui se traduira par une hausse
des taux à long terme et un transfert des placement du court terme vers le
long terme. On vérifie, par ces mécanismes, que lorsque les taux
d'intérêt baissent, les cours des titres montent et inversement; ceci est
essentiellement vrai pour les titres de placement à taux fixe comme les
obligations ; en effet, lorsque les taux d'intérêt baissent, les épargnants
vont privilégier de façon massive les anciennes obligations dont le taux fixe
est devenu plus rémunérateur que celui des nouveaux titres. Et bien évidemment,
le cours de ces titres vont augmenter. Une dernière conséquence de la baisse des taux court terme
concerne le marché des changes ; les capitaux placés sont toujours à
la recherche de la meilleure rémunération, et une baisse des taux d'intérêt
risquera de provoquer une fuite des capitaux vers d'autres places financières
plus intéressantes, ce qui affaiblira le taux de change. En conclusion, une baisse du taux d'intérêt court terme
ne sera justifiée que si les inconvénients en terme de change seront compensés
et au delà par des gains en terme de reprise économique et de point de
croissance.
La crise asiatique a provoqué un retrait massif de capitaux
de cette région, capitaux qui ont dû trouver à se placer sur d'autres espaces
financiers. Le Japon n'est donc pas particulièrement attirant pour un
investisseur en raison de difficultés persistantes, les États-Unis voient leur
économie à la limite de la surchauffe, et sont peut-être en fin de cycle
(notons que la Nouvelle Économie vient à point nommé pour remettre
relativiser ces propos) ; c'est l'Europe qui est donc le plus à même d'attirer
des capitaux par son marché financier intégré et son union monétaire. À quelles conditions un excès d'épargne aura-t-il un effet
d'entraînement sur l'économie réelle, c'est-à-dire se traduira-t-il par des
investissement, de l'emploi, de la production, de la croissance, plutôt que par
l'alimentation de la bulle spéculative, la montée des risques et la surévaluation
toujours plus forte des valeurs financières ? Il faut que fonctionne l'"effet de richesse"
: les détenteurs de titres qui voient la valeur de leurs titres augmenter,
auront l'impression de s'enrichir sans effort. Ils pourront consacrer leurs
plus-values, voire une partie de leurs actifs financiers, à accroître leur
consommation. L'impression de devenir riche se traduit alors par
l'augmentation de la proportion des revenus consommés au dépens de la part des
revenus épargnés. Les riches ménages américains n'ont actuellement plus
besoin d'épargner, puisque la valeur de leur patrimoine financier s'accroît régulièrement
; et tant que ce phénomène se poursuit, ils peuvent se permettre de
consommer et d'emprunter comme jamais, ce qui stimule l'investissement, la
croissance et le plein emploi ; c'est une des raisons de la croissance américaine
insolente des années quatre-vingt-dix. Quant aux européens, la question se pose de savoir s'ils
sauront, de façon volontariste, affecter l'afflux récent de capitaux au
service de projets innovants et créateurs de croissance économique, ou
si, restant réservés face au ratio risque/profit de l'économie réelle, ils
privilégieront les placements financiers et spéculatifs, sans pour autant
consommer et déclencher le cercle vertueux du modèle américain. Effet de richesse vertueux et comportement
volontariste sont deux premiers aspects des relations entre finance et économie
réelle ; nous explorerons cinq points supplémentaires qui nous semblent
essentiels. FINANCE, CROISSANCE ET TAUX D'INTÉRÊT Dès 1898, l'économiste suédois Knut WICKSELL établissait
une distinction entre le taux d'intérêt, qu'il appelait le taux financier
ou "monétaire", et le taux de rentabilité des investissements,
qu'il appelait taux "naturel", qui reflétait les anticipations
de la productivité marginale du capital par les investisseurs. Ce sont les
bases du mécanisme de l'effet de levier financier qui étaient jetées. Quand, au contraire, les taux de rentabilité du capital
sont supérieurs au taux d'intérêt, l'agent économique rationnel
s'endette, ce qui favorise l'investissement, la production de biens de
production, l'emploi et la croissance, mais cela risque de provoquer, à terme,
un déséquilibre biens de production/biens de consommation au profit des
premiers, c'est-à-dire ce que MARX appelait une suraccumulation du capital,
KEYNES un surinvestissement et HAYEK une surcapitalisation. On aura compris que, pour WICKSELL, l'égalité de ces deux
taux est une condition de l'équilibre économique. FINANCE, CONSOMMATION ET CROISSANCE Si les relations Finance et Croissance sont arbitrées par le
taux d'intérêt, la Finance influe sur la Croissance par le biais de la
consommation. FINANCE ET REVENUS SALARIÉS Depuis la libéralisation financière des années
quatre-vingt, la répartition des revenus s'est opérée au détriment des
salariés par rapport aux rentiers, qui ont vu les revenus du
patrimoine augmenter de plus de 5 % par an en termes réels, de 1985 à 1993, en
raison des plus-values financières (Alternatives Économiques n° 124, février
1995). FINANCE ET POLITIQUE ÉCONOMIQUE La libéralisation financière a contraint les États à
abandonner leur traditionnelle autonomie en matière de politique économique :
la politique monétaire est décidée, dans l'optique monétariste, par des
instances européennes, indépendantes du Pouvoir politique, tandis que la
politique budgétaire est circonscrite dans les rigoureux critères de
MAASTRICHT et du Pacte de stabilité et de croissance, ce qui annihile tout
laxisme keynésien dans ce domaine. FINANCE, ÉQUILIBRE ÉPARGNE/INVESTISSEMENT ET MODE DE RÉGULATION J.M. AGLIETTA affirme que les mutations du système financier
actuel suivent un rythme différent de l'économie réelle. En l'absence de mécanismes
d'ajustement progressif des financements des déséquilibres, il est possible de
s'endetter et de franchir, à l'insu du marché, des seuils fatidiques, au delà
desquels les déséquilibres se transforment en crises. Jusque dans les années quatre-vingt, l'ajustement macro-économique
privilégiait la stabilité des grandeurs réelles, et la variable
d'ajustement qui absorbait les déséquilibres était le prix des biens
et services ; on a alors assisté à de fortes tensions inflationnistes, et
à une croissance économique tolérant des taux d'inflation élevés et une
instabilité des prix. Le fait que les investisseurs privés et publics s'adressent
au marché pour répondre à leurs besoins de financement, a pour conséquence
que le taux d'intérêt est devenu l'expression de tous les risques du marché
: risque de déficit budgétaire, donc risque inflationniste, et risque d'une
demande de capitaux excédant l'épargne proposée. Les taux d'intérêt
nominaux traduisent désormais toute pression sur l'équilibre épargne/investissement. La conséquence est que, pour éviter une instabilité trop déstabilisante
des taux d'intérêt, ce sont désormais les besoins d'investissement qui
doivent s'adapter aux volontés des épargnants : l'économie est dominée
par les créanciers. Bien-sûr, l'inflation est bridée, mais la hausse des
taux que nous constatons, dissuade la réalisation de projets sérieux
d'investissement. La variable volatile d'ajustement est donc le flux
d'investissement, d'où un certain retour des cycles de l'économie réelle.
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