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La problématique des rendements marginaux décroissants des facteurs de production L’immobilité des facteurs de production est la première
hypothèse qui traverse toute la pensée classique et néo-classique. La deuxième
hypothèse, moins abordée par les auteurs et les manuels, mais qui fait tout de
même débat, suppose que les rendements des facteurs de production sont au
mieux constants ; certains supposent même qu’ils sont décroissants,
en raison des limites difficilement contournables de la loi pessimiste des rendements décroissants. Cette deuxième hypothèse va susciter des discussions et entraîner à son tour, un renouvellement théorique. Si les rendements sont constants, la spécialisation internationale ne peut qu’être due qu’à des différences dans les techniques de production (confer SMITH, RICARDO) ou des différences dans les dotations relatives des facteurs de production (confer le théorème H.O.S.). Par conséquent, des critères comme la taille des entreprises, la taille du pays et de son marché intérieur n’auraient aucun impact sur l’intensité des échanges, ce qui serait tout de même étonnant. Dès 1933, Bertil OHLIN produisait un article sur l’influence des rendements d’échelle externes sur les échanges internationaux. Il montrait l’importance de la taille du marché intérieur sur le degré d’insertion des pays au commerce international. Une entreprise ne sera pas dans la même situation si son marché intérieur est étroit ou si son marché intérieur est large. Elle tire donc toute une série d’avantages de type externe, qui, alliés à sa propre dynamique interne et à la surface du marché intérieur, vont favoriser la croissance des rendements. On rencontre là un argument qui est au centre de l’intégration européenne ; c’est l’idée qu’un vaste marché européen va constituer une dynamique et procurer aux entreprises des effets d’expérimentation et d’apprentissage liés à la taille du marché. On comprend alors que toute une branche de la théorie du commerce international va remettre en cause la deuxième hypothèse ricardienne, hypothèse des rendements au mieux constants. |