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Les principes de la théorie ricardienne des avantages comparatifs

RICARDO est un agent de change avisé qui, comme les ROTHSCHILD, fit fortune en spéculant en bourse. Il démontre en 1815, que même si un pays est moins performant que les autres dans tous les secteurs, il doit quand même se spécialiser dans la production pour laquelle son désavantage est le moindre, c’est-à-dire sa productivité la moins défavorable, sa place en matière de prix relatifs la moins défavorable.

Chacun se spécialisera dans le domaine où il est relativement le plus doué. Même si MOZART était doué pour l’écriture, il devait laisser à d’autres le soin d’écrire, pour nous gratifier de sa musique incomparable.

En d’autres termes, le principe de l’avantage comparatif ou relatif peut se définir ainsi (Alternatives Économiques n°208 – Nov. 2002) : « la spécialisation du pays d’un secteur vers un autre secteur engendre un gain de productivité supérieur à ce qu’obtiendrait un autre pays tentant la même spécialisation. C’est ce qui explique que la spécialité peut se faire paradoxalement dans un secteur où le pays n’a pas un avantage absolu ».  

La conséquence de spécialisation internationale devrait être pour RICARDO une amélioration des termes de l'échange (indice des prix d'exportation/indice des prix d'importation x 100) dans les pays pauvres. En effet, les produits agricoles sont caractérisés par des rendements décroissants de par le coût toujours plus élevé des dernières terres mises en culture. En conséquence, la rareté toujours plus forte des matières premières et des quantités de terre disponibles provoquera une augmentation du prix relatif des produits primaires, exportés essentiellement par les pays pauvres. Par contre, les produits industriels n'ont pas, eux, des rendements décroissants, bien au contraire. Ils sont caractérisés par des rendements constants, voire croissants, et voient leurs prix relatifs baisser par rapport au prix des ressources primaires. Les pays pauvres doivent donc rattraper à terme les pays riches.

L'avenir n'a pas donné raison aux auteurs classiques sur l'évolution des termes de l'échange. C'est en effet l'évolution inverse que l'on observe. Les pays pauvres ne peuvent acheter de plus en plus de produits manufacturés avec la même quantité de produits primaires. En fait, plus ils échangent, plus les termes de l'échange se détériorent pour eux et moins leur gain est fort : on parle de "croissance appauvrissante". Les raisons essentielles sont doubles : d'abord le progrès technique, créateur d'effets externes et de points de croissance sont concentrés dans les pays riches ; d'autre part, la demande des produits primaires, proposés par les pays pauvres, est très peu dynamique. ENGEL expliquait que la part des produits de base dans la consommation diminue avec l'accroissement du revenu, ce qui ne fait pas l'affaire des pays en voie de développement.

  Pour une application de la logique ricardienne et sa correction, cliquer ici.