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Le rôle des rendements
internes d’échelle et des économies externes (Alfred
MARSHALL) Un
marché national étendu, contrairement à un marché de petite taille, permet
aux entreprises nationales de pousser la production et d’exporter des biens bénéficiant
de rendements d’échelle croissants (liaison entre le volume de la
production et la quantité de facteurs utilisés sur une longue période). Un
pays de petite taille, au marché intérieur étroit, se spécialisera de préférence
dans des activités primaires, tertiaires, quaternaires et dans la production
de biens d’équipement qui se fabriquent en petites série, activités pour lesquelles
il n'y a pas de rendements croissants et pour lesquelles les économies
internes d’échelle (courte période) ne jouent pas. Mais cette spécialisation
peut s’avérer à terme dangereuse par la dépendance qu’elle engendre ;
c’est pourquoi des pays comme la Suisse ou le Danemark ont choisi de s’intégrer
dans des espaces commerciaux élargis décrits par l’économiste d’origine
hongroise Bela BALASSA : zone de libre échange, union douanière, marché
commun, union économique et union économique et monétaire. Le petit pays est face à un dilemme : il sera satisfait d'importer des produits à prix bas provenant de grands pays qui tirent partie des rendements croissants. Mais comme il se spécialise dans les activités à faibles gains de productivité, son revenu va relativement s'amoindrir avec le développement des échanges. Par conséquent, son dilemme est le suivant : soit il cultive, dans la mesure de son petit marché intérieur, les gains de productivité et obtient des rendements internes croissants , mais il renonce alors, au moins en partie, aux gains de l'échange, soit il accepte une faible productivité en interne, mais il pourra alors profiter en externe de forts gains dans l'échange. La réponse sera évidemment contingente. Finalement,
les
économies externes d’échelle débouchent sur une diversification,
ce qui suppose une forte intégration territoriale, une grande variété
d’activités et un certain degré de protectionnisme, autant d’éléments
qui vont contrarier la spécialisation à laquelle on devrait théoriquement
s’attendre selon le théorème H.O.S. Si le concept d’économies
externes d’échelle suppose intégration économique et diversification, il
s’oppose au concept d’économies internes d’échelle qui renvoie
aux notions de spécialisation, d’ouverture sur l’extérieur
et de libre-échange. Deux conceptions antagoniques de l’efficacité économique
qui rejoignent le débat libre-échange ou protectionnisme. |