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R. VERNON et L. WELLS : le cycle de vie international du produit Dans les années soixante, VERNON et WELLS, mais aussi POSNER, confortent à leur façon la théorie traditionnelle du commerce international. Ils affirment que les pays partenaires des échanges vont tour à tour tirer avantage à commercer ensemble, en fonction de leur place dans les étapes du cycle de vie international du produit. Ils s'inscrivent en cela dans le courant technologique, puisque chaque pays va se spécialiser dans le secteur où sa compétence technologique est relativement la meilleure. L'avance technologique permet à un producteur (et à un pays) d'abaisser les coûts de production et d'innover. Ce niveau technologique est à la base d'un avantage comparatif qui confère au producteur un monopole de production et d'exportation. Mais ce monopole, protégé par des licences et brevets, n'est que provisoire, et le producteur qui souhaite conserver son avance technologique, est contraint de poursuivre sa stratégie d'innovation, pour le grand bien de tous. L'écart technologique et l'avantage relatif qui l'accompagne, ne sont que provisoires et s'inscrivent dans cette analyse moderne des échanges dynamiques, selon laquelle rien n'est jamais acquis. Ce
type d'analyse s'applique aux échanges entre pays riches, mais aussi entre pays
riches et pays pauvres. VERNON a plus particulièrement analysé ce dernier cas
et a montré comment les différences de capacités technologiques entre pays se
répercutent directement sur la structure du commerce extérieur.
Il a décrit le processus d'innovation et sa diffusion par l'échange
international, en distinguant trois phases du cycle de vie d'un produit
industriel : nouveauté, maturité
et standardisation. À chaque phase, les coûts des facteurs vont avantager
divers types de pays. VERNON distingue les pays innovateurs, les pays
imitateurs et les pays en voie de développement. La
première étape du cycle de vie est la phase de nouveauté :
l’avantage est absolu pour le pays innovateur qui exporte le produit et
profite d’une rente de situation. Puis,
dans la phase de maturité, les procédés de fabrication se diffusent et
des pays imitateurs vont concurrencer avec succès le pays innovateur qui vont
ses ventes décliner. Enfin,
la troisième étape est la phase de standardisation ; l’avantage
comparatif va se déplacer sur les pays en développement. Ceux-ci sont
richement dotés en facteur travail et seront donc particulièrement bien placés
pour entreprendre la fabrication de biens standardisés fortement exigeants en
main d’œuvre. Il n’est pas rare que le pays innovateur devienne finalement
importateur. |