Le théorème H.O.S.
Accueil Remonter

 

 

Le théorème de H.O.S. et la dotation en facteurs de production

En 1933, Élie HECKSHER et Bertil OHLIN (école suédoise) vont approfondir les différences de coûts comparatifs, aidés en cela par l’Américain Paul SAMUELSON. Leur apport est connu sous la dénomination de théorème de H.O.S. Ils vont expliquer l’échange international par l’abondance ou la rareté relative des divers facteurs de production dont sont dotés les pays. Dans l'échange international, les pays ont intérêt à se spécialiser dans les productions qui utilisent, dans la plus grande proportion, le facteur dont ils sont le mieux pourvus. Signalons que la différence des techniques mises en œuvre ne joue pas, car ces techniques peuvent être transférées facilement d’un pays à l’autre, contrairement à la dotation naturelle des facteurs de production.

La rareté relative des facteurs de production entre deux pays est donc une condition nécessaire pour qu’il y ait différence des coûts comparés et, par conséquent, commerce international.

En outre, la combinaison des facteurs de production ne doit pas se faire dans les mêmes proportions pour les deux biens, sinon le prix resterait identique dans les deux pays, quelles que soient les différences dans les prix relatifs des facteurs.

Chaque pays a donc intérêt à se spécialiser dans les productions utilisant les facteurs qu’il possède en abondance par rapport aux autres pays, exporter de telles productions et importer des biens renfermant des facteurs de production qui lui manquent.

Par exemple, au XVIIIème siècle, l’Angleterre était fortement dotée en capital et pauvre en surface cultivable, tandis que l’Australie était bien pourvue en terre cultivable et pauvre en capital. D’après nos trois économistes, l’Australie doit se spécialiser dans le domaine agricole, exigeante en terre cultivable et l’Angleterre dans les produits manufacturés, avec une production fortement capitalistique.

Quelles seront les conséquences de l'analyse factorielle ?

La production agricole australienne, faiblement capitalistique, va s’accroître de plus en plus, ce qui va entraîner à terme un accroissement de la demande de terre et, par conséquent, une diminution de sa valeur relative et une hausse du prix de la terre qui au départ était faible.

En Angleterre, par contre, le capital est abondant ; au départ, il sera relativement peu cher à mettre en œuvre. Mais à terme, l’accroissement de la production de biens manufacturés engendrera une augmentation de la demande de capital, donc de son prix. Par ailleurs, en raison de la spécialisation, la terre en Angleterre sera délaissée et la production agricole va chuter. Le prix de la terre va donc baisser.

On constate que les différences initiales qui existaient entre ces deux nations vont peu à peu s’estomper, puis disparaître. Une telle division internationale du travail va entraîner un nivellement des prix et de la rémunération des facteurs de production au coût marginal. Le libre échange conduit donc à une plus forte croissance, à une plus grande efficacité et à une plus grande égalité. Cette affirmation est une constante de la pensée libérale.

Le théorème de H.O.S. permettra d'expliquer les grands flux d'échanges entre pays fortement marqués par une spécialisation en terme de produits importés et exportés, mais il montrera ses limites quand il s'agira d'expliquer des échanges de produits de même nature entre des pays riches (échanges intra-branches).