Simon Kuznets reçoit le prix Nobel en 1971, et travaille
depuis les années 30 sur les l'analyse des séries
temporelles (fluctuations, cycles et mouvements longs). Il parvient
à identifier un cycle économique de quinze à
vingt ans.
Après la seconde guerre mondiale, il se demande quelle
sont les conditions d'une croissance optimale pour chaque pays,
et propose que deux conditions soient réunies :
- Tout d'abord, il convient d'élaborer un appareil statistique
en mesure de recueillir, de traiter et d'interpréter
une série de grandeurs économiques, c'est-à-dire
un système de comptabilité nationale susceptible
de fournir des infomations précises sur l'économie
dans son ensemble. Kuznets propose de retenir deux grands agrégats
: d'une part, un produit net obtenu par l'opération "biens
finaux produits-biens intermédiaires", et d'autre
part il met au point un indicateur de richesse, le "taux
de croissance annuel du produit national", permettant de
comparer des pays entre eux.
- Ensuite, Kuznets mobilise autour de lui des spécialistes
d'autres sciences sociales, pour faire une enquête minutieuse
sur l'histoire quantitative des principaux pays industrialisés.
Il rompt ainsi avec la classique démarche hypothético-déductive
de ses prédécesseurs. Il estime que la tâche
principale de l'économiste est d'élaborer des
procédures de mesure adaptées aux phénomènes
à mettre en évidence, par la méthode expérimentale.
Par cette vaste étude quantitative, Kuznets identifie
des cycles économiques, qui sont des cycles de taux de
croissance. Il met en évidence un rapport de l'épargne
au revenu national stable, et une baisse tendancielle de la
quantité de capital réel nécessaire à
la production de biens.
Enfin, il observe une variation des inégalités
de revenus au cours du temps, qui augmentent à la fin
du XIXe siècle, diminuent après la seconde guerre
mondiale pour remonter au cours des années 70.
Cette méthode expérimentale a ses limites, par
exemple la non prise en compte de la manière dont la
richesse produite se trouve distribuée. Néanmoins,
certains chercheurs ont tenté de mettre au point des
indices qualitatifs, comme A.K.SEN (Prix Nobel 1998) et son
"Indicateur de développement humain" (IDH).