L'humanisme :

Chez les Romains, humanitas désigne toute chose élevant l'homme à une place à part des autres êtres vivants. Durant le Moyen Age, on parle de humaniores litterae ou lettres humaines. Elles représentent l'ensemble des connaissances profanes enseignées dans les facultés des arts, contrairement aux diviniores litterae ou lettres divines qui commentent la Bible et qui sont le support de la religion chrétienne révélée par les facultés de théologie.

Les lettres humaines représenteront au XVIème siècle un enseignement constitué des principales disciplines issues de la tradition médiévale, complété des études sur les textes antiques. Ce complément est appelé par les écrivains de cette époque instauratio, restauratio, restitutio banarum litteratum. D'autres l'appèlent reflorescentia, renascentia. Rabelais parlera dans Pantagruel de humanitas. Et ceux qui s'intéressent à ces lettres humaines seront appelés humanistes.
Pour les humanistes, l'homme est placé au centre de toute question. S'appuyant sur la sagesse des auteurs antiques, ils souhaitent bâtir une société différente, désirant atteindre la perfection, que ce soit au niveau de la moralité ou des arts. Ce changement s'opère à partir des écrits anciens et non avec comme support les écritures saintes, s'opposant de ce fait à la pensée scolastique du Moyen Age.

Les personnes moteurs de ce bouillonnement sont Erasme, Juan Luis Vives, Guillaume Budé, Jacques Lefèvre d'Etaples, Lorenzo Valla, Ange Politien, Jean Pic de la Mirandole, Pétrus Ramus, León Battista Alberti, Marsile Ficin et la famille Estienne.
Ces humanistes souhaitent éduquer l'homme pour le grandir. Grâce aux progrès de l'imprimerie, les oeuvres d'Erasme, de Rabelais ou Montaigne peuvent être diffusées à des centaines d'exemplaires.
Cette référence aux écrits antiques s'accompagne de l'idée que la culture est le moteur de l'évolution de l'homme. Déjà pour les Romains l'humanitas s'oppose à la vertu qui met en avant les vertus "mâles" : courage et énergie. Ainsi les humanistes, en s'appuyant sur ces textes latins, établissent un idéal qui n'est ni la sainteté ni l'héroïsme militaire.

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