Le réalisme :
Introduction
:
D'Alembert :"Toutes nos connaissances directes se réduisent
à celles que nous recevons par les sens; d'où il s'en suit que
c'est à nos sensations que nous devons toutes nos idées."
(Discours préliminaire de l'encyclopédie.)
En art et en littérature, cette tendance est apparue autour de 1830
(le terme est lancé dans son acception esthétique en 1833) qui
délaissait l'idéalisme romantique, tant dans ses genres que dans
ses thèmes, s'opposant notamment à la subjectivité ou à
la peinture d'histoire, pour s'intéresser aux scènes et aux mœurs
de la vie quotidienne avec un souci de vérité. En tant que mouvement,
il ne se constitue véritablement qu'entre 1850 et 1870. (après
la Révolution française de 1848.)
Le réalisme fut d'abord introduit en peinture par le genre du paysage,
grâce aux peintres de l'école de Barbizon (Théodore Rousseau,
Dupré, Diaz, Daubigny) qui préparent également l'avénement
du naturalisme et de l'impressionnisme. À la faveur de bouleversements
idéologiques, sociopolitiques et scientifiques, le réalisme en
vient à s'intéresser directement à ce que les sens perçoivent,
décrète que tout événement, objet, être, chose
ou action sont dignes d'être des sujets picturaux ou littéraires,
et qu'ils doivent être rendus de manière véridique.
C'est une réaction contre l'idéalisme romantique et il exprime
le goût pour la démocratie; mais contrairement à ce que
son inclinaison sociale suggère, il ne produit pas de style architectonique
propre et s'exprime peu dans une sculpture critique et sociale.
a) En un sens étroit, le mot désigne une
école littéraire conduite par Champfleury qui, en 1850, prône
la vérité dans la représentation de la vie, en s'opposant
aux illusions et aux excès du romantisme.
Chronologiquement, ce mouvement précède le naturalisme.
b) En un sens plus large, il s'agit d'une
esthétique romanesque visant à la représentation la plus
fidèle possible du monde réel, qui domine dans les romans du XIXe
siècle, de Balzac à Flaubert.
Le romancier, comparable au savant, applique les méthodes
des sciences de l'observation et de la philosophie positiviste. Les thèmes
principaux sont les moeurs d'une époque, d'un milieu, les liens avec
le contexte historique, politique, social ; l'influence du milieu sur l'individu
; la ville, la province, les misères sociales et l' ascension sociale.
Il se caractérise également pas un souci d'objectivité
: récits à la troisième personne, intrigues tirées
de faits divers, descriptions réalistes, documentation, recherche du
fait "vrai" etc.
Sa véritable ambiance est la peinture, avec des thèmes de la vie
quotidienne. Cette peinture est représentée par des peintres français
de renommée:
Courbet, à la tête du mouvement, propose de "faire
un art vif, traduire des idées, les coutumes et les aspects" de
son époque.
Daumier analyse les débilités de l'époque.
Millet contribue à la réputation de l'école
de Barbizon.
Corot, bien qu'il s'inspire des classiques, réussit
à s'illustrer.
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