C.AZARIADIS
L' auteur écrit, en 1975, "Implicit contracts and unemployment equilibria", alors que le chômage augmente aux Etats-Unis et en Europe. La question est de savoir pourquoi les salaires ont relativement moins varié que le niveau de l'emploi.
La théorie des contrats
implicites énonce que l'entreprise, qui a une "aversion pour le
risque" moins forte que le salarié, joue le même rôle
qu'une compagnie d'assurance, en lui garantissant un revenu régulier,
quels que soient les aléas de la conjoncture. Dans les périodes
fastes, tout se passe comme si le travailleur versait une prime d'assurance
à son employeur, ce dernier garantissant un revenu régulier en
période de basse conjoncture. Ce "contrat implicite" soulève
le problème de l'évaluation du montant de cette " prime".
Assimilée à une "prime d'assurance", surtout en période
de faible activité économique, cette partie intégrante
de la rémunération serait responsable de la rigidité des
salaires à la baisse, thèse centrale des théoriciens néo-classiques.
Nous sommes toujours dans le cadre théorique de l'individualisme
méthodologique, et l'objectif est d'analyser les causes des rigidités
salariales.
De façon générale, l'objet de la théorie
des contrats est "d'appréhender les relations d'échange entre
des parties en tenant compte des contraintes institutionnelles et informationnelles
dans lesquelles elles évoluent" (B.Salanié).
A l'origine de cette étude, on trouve l'idée d'anti-sélection, ou sélection adverse : lors d'un échange, il arrive qu'une des parties possède des informations auxquelles l'autre partie n'a pas accès. Dans le domaine de l'assurance, de la santé ou de la location de biens ou de services, les exemples sont nombreux. Cette asymétrie d'information, illustrée dans un article de G.Akerlof de 1970 concernant les véhicules d'occasion, peut conduire jusqu'à la sélection adverse, situation dans laquelle ce sont les mauvaises voitures qui se vendent, ou encore l'agent le plus risqué qui est assuré.
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