W.Pareto

Schumpeter relate que le marquis Pareto et la "middle class" ne s' appréciaient pas ( Schumpeter, p. 859) ...sauf dans la théorie pure. Pareto est pluridisciplinaire et écrit un "Trattato di sociologia generale" en 1916 avec un propos ultra libéral sur les cercles des élites...face à l'Etat.
Il remplace à 45 ans Walras à Lausanne et se retire très vite à Céligny.
Schumpeter note sévérement que le Cours d'économie politique (1896-97) n'est qu'un traité Walrasien et que les éléments originaux ( courbes d'indifférence, problème de l'ophélimité/optimum) se trouvent dans le Manuale di economia politica ( 1906). En fait, Pareto pose le problème de l'optimalité dans des termes obscurs( cf. la colline du plaisir), l'essentiel étant contenu dans l'appendice mathématique. Son élève, Pasquale Boninsegni, clarifie la nouvelle théorie parétienne du consommateur, fondée sur le concept empirique des courbes d'indifférence.

Extrait de sa biographie: "Pour Pareto, l'étude de l'économie devient de cette manière similaire à l'étude de la conduite logique dont l'objet est l'"ophélimité", terme qu'il tire de la racine grecque ophelimos, désirant ainsi s'éloigner de la notion traditionnelle d'utilité et qu'il définit comme étant une relation de commodité occasionnée afin qu'un besoin ou un désir, légitime ou non, soit satisfait.
En d'autres termes, il s'agit de l'étude d'une "quantité" entièrement subjective. De fait, il doit s'appuyer sur l'existence d'un homo economicus, lequel est un individu abstrait qui peut échanger des biens pour d'autres, en les produisant ou en les modifiant selon leur usage, dans le but d'atteindre le profit individuel le plus élevé possible.
Après avoir opéré la distinction entre capital personnel, mobile (monnaie et épargne) et financier, Pareto décrit les liens principaux de l'évolution sociale, à savoir la production, l'échange, les crises économiques, la distribution et la consommation.

Le modèle d'équilibre général auquel il parvient est exprimé à l'aide d'un système d'équations simultanées, dont certaines se réfèrent à la contrainte budgétaire de l'individu liant le revenu et les dépenses et d'autres à l'activité des entreprises qui créent des produits et des biens capital.

Un chapitre important du Cours traite de la distribution du revenu. Pareto y montre que la stratification imposée par la distribution de la richesse dans la société a relativement peu évoluée dans le temps. Pour lui, une distribution différente de la richesse ne résoudrait pas les problèmes généraux de la division sociale de l'époque et n'améliorerait en rien les conditions de mobilité entre classes sociales. Ce phénomène est connu sous le nom de "Loi de Pareto".

Cependant, l'originalité du Cours tient avant tout à sa méthodologie, soit à la découverte d'une interrelation entre phénomènes économiques et sociaux, de leurs interdépendances réciproques à l'intérieur d'un système où la relation entre les parties et l'ensemble produit des effets autonomes, appelés aujourd'hui effets structurels.
Implicitement, le Cours propose une philosophie sociale: l'histoire est une séquence mécanique d'événements, un événement suivant l'autre d'une manière monotone car l'homme reste le même. Des répétitions et des récurrences cycliques sont de fait inévitables.
Contrairement à ses contemporains positivistes, Pareto ne croit pas au progrès, à l'évolution ou à la science.
En pratique, il rompt même avec le libéralisme. Il croit que la structure atomistique et statique de la société, laquelle est un tenant de base de la doctrine du libéralisme, implique logiquement la prédominance dans une société civilisée d'individus qui sont à l'opposé de l'homo economicus théorique rationnel."

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