Du E-learning au M-learning
1/ Analyse de l'existant
On peut trouver sur Internet une offre
très dense de services que l'on peut regrouper sous l'appellation
"Télé-enseignement" ou "formation à
distance".
Le système le plus répandu consiste en une proposition
de ressources, sous la forme de fiches ou de cours, avec un module
de tests sous forme de QCM. Les plus ambitieux d'entre eux proposent
de nombreux liens hypertexte, des animations ou des schémas,
et un module d'évaluation.
L'accès à ces sites est payant, soit par forfait pour
un module complet, soit par abonnement à un cours particulier.
On relève, pour la plupart de ces plates-formes, une bonne
qualité des ressources, une ergonomie correcte et on admire
l'énorme travail fourni.
2/ Les besoins réels
de l'élève
L'élève susceptible
d'avoir recours à un système d'enseignement à
distance est souvent en difficulté scolaire. Tout l'Internet
éducatif a été pensé selon un scénario
désormais classique :
• J'ai de mauvaises notes ou je n'ai pas compris le cours de
telle matière.
• Je rentre chez moi, allume l'ordinateur, me rends sur le site
sur lequel mes parents m’ont abonné, révise la
leçon incomprise et fais quelques exercices: l'incompréhension
a laissé sa place à la tranquille maîtrise du
cours.
• Je peux suivre le prochain cours et j'ai évité
de me faire distancier.
Cette séquence souffre d'une
grave contradiction : l'élève en difficulté ne
fera pas la démarche d'autoformation qu'on lui propose, simplement
car il s'est distancié de l'idée d'apprendre et de progresser
dans sa représentation la plus contraignante, c'est-à-dire
assis en face d'une feuille ou d'un ordinateur, face à un discours
qu'il ne saisit pas et dont il ne comprend pas l'intérêt.
De plus, les parents se sont acquittés du montant de l'abonnement,
ce qui provoque, en plus de la lassitude en elle-même, un sentiment
de culpabilité.
3/ L'école nomade
On s'aperçoit que l'enseignement
à distance, comme il est actuellement proposé, est basé
sur quelques présupposés non vérifiés
:
• L'élève en difficulté irait volontiers
travailler sur l'ordinateur, une grande confiance étant faite
par les concepteurs à la capacité qu'offre cette magnifique
machine à retenir l'attention, voire favoriser l'apprentissage.
• Le prix ne serait pas un frein.
• Il suffirait de mettre en ligne des ressources pour que celles-ci
deviennent "pédagogiques".
• Tout le monde aurait libre accès à Internet
haut débit illimité.
En fait, le télé-enseignement
n'obéit pas à cette dynamique.
Pour contourner le paradoxe de ce
processus et ainsi éviter ces effets secondaires, il conviendrait
donc que :
• Le système soit d'accès immédiat et accessible
à tous.
• L'accès soit quasi-gratuit (quelques centimes d’euro
par cours)
• Le support de consultation soit universellement répandu
dans la population en échec scolaire, ce qui n'est pas le cas
de l'ordinateur
• Le dialogue avec son enseignant soit toujours possible
• Une évaluation et un suivi soient prévus
• La simplicité soit le maître mot de la communication
élève-machine
• L'élève puisse réviser et améliorer
ses connaissances quand il le souhaite, dans n'importe quel lieu de
son choix, avec la fréquence et la durée qu'il considère
comme étant efficaces pour lui.
Nous pensons
que le téléphone portable est un support de contenus
qui répond parfaitement à l'idée de l’accompagnement
et du nomadisme pédagogiques.
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