La relance budgétaire doit être remise en cause
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La relance budgétaire
doit être remise en cause Les
keynésiens savent bien que la relance budgétaire financée par emprunt se
traduit par une hausse des taux d’intérêt, ce qui déprime
l’investissement privé. Il y a «effet
d’éviction » avec
altération de l’efficacité du multiplicateur de dépenses publiques. Les keynésiens
restent toutefois nuancés : pour eux, l’effet d’éviction est partiel et son ampleur dépend d’une part de la sensibilité
de la demande de monnaie au revenu et d’autre part de la sensibilité
de l’investissement au taux d’intérêt. Les monétaristes
sont bien plus tranchés ; la demande de monnaie dépend de façon
rigoureuse et stable du revenu permanent et elle est très peu sensible au taux
d’intérêt. Une relance budgétaire par emprunt se traduit alors par une forte
hausse des taux d’intérêt,
ce qui décourage l’investissement. L’effet d’éviction est quasi
total, les dépenses
publiques prenant exactement la place des dépenses privées et l’effet de
relance est nul. FRIEDMAN
mobilise ainsi la théorie du revenu permanent pour
mettre en doute
l’efficacité de la relance budgétaire : comme les agents consomment
uniquement en fonction de leur revenu permanent, la relance, assimilée à un
revenu supplémentaire transitoire, influencera le niveau de la consommation
qu’à la marge. |