Quels préceptes en matière de politique économiques ?
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  Quels préceptes en matière de politique économique ? La remise en cause du principe même de relance économique

 

L’économie politique de la relance doit être revisitée. Si une politique de relance n’a d’effets qu’à court terme, pourquoi l’envisager si elle se révèle inutile à long terme ?

Une réponse est apportée par la théorie du cycle politico-économique qui appartient au courant du « Public Choise » (École des choix publics) que l’on doit à BUCHANAN, prix Nobel 1986, BULLOCK et COASE. Ils affirment que la politique économique est dictée et justifiée par les intérêts particuliers des lobbies (théorie du rent seeking), des bureaucrates (théorie de la bureaucratie) et des hommes politiques (théorie du   marché politique, théorie politico-économique). L’intervention de l’État doit alors se limiter à garantir les « droits de propriété » et à prendre en charge les biens publics.

Le courant du Public Choise montre que le court terme est le seul horizon temporel pertinent pour l’homme politique, soumis à la contrainte de sa réélection. La relance permet alors de faire baisser temporairement le taux de chômage avant les élections, ce qui facilite le maintien au pouvoir de l’équipe en place.

C’est l’hypothèse de « l’illusion budgétaire » des agents qui n’ont pas vraiment conscience de la contrainte budgétaire de l’État sur plusieurs périodes. Cette illusion les empêche de tirer les leçons des relances passées ; ils surestiment les avantages d’une politique de relance tout en sous-estimant le poids des impôts futurs liés à la récession post-électorale. Il est donc tentant pour les hommes politiques de profiter de cette myopie des électeurs pour faire du déficit budgétaire avant les élections.

Dans ces conditions, on pourrait se demander pourquoi on ne constate pas de retour à l’équilibre budgétaire après les élections ? Pourquoi cette tendance persistante au déficit budgétaire que l’on observe dans la plupart des pays de l’OCDE ? Pourquoi les hommes politiques ne créent-ils pas des excédents budgétaires après les élections ?

La réponse qui est formulée par ce courant est que le déficit budgétaire est maintenu parce qu’il va contraindre les marge de manœuvre de la prochaine équipe, dans le système politique bipolaire d’alternance qui est le nôtre !