Conséqences de la viscosité des prix
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Conséquences de la viscosité des prix C’est cette viscosité des
prix qui est la cause de la non-neutralité de la monnaie et du non-ajustement
continu des marchés. Illustrons les conséquences de cette viscosité des
prix. Premier exemple :
les marchés fonctionnent imparfaitement. Les entreprises sont des « price
makers » plutôt que des « price takers ». Dans un marché de
concurrence pure et parfaite, les entreprises sont « price takers » : l’entrepreneur est sûr de
vendre toute sa production au prix du marché. Si elle fixe un prix supérieur
au prix d’équilibre, elle ne
vend rien ; par ailleurs, il n’est pas logique de fixer un prix inférieur
à ce prix d’équilibre puisqu’à ce prix, elle vend toute sa production. Dans un marché de
concurrence imparfaite, les entreprises sont des « price makers » :
si la demande baisse, le maintien du prix antérieur (qui n’engendre plus le
maximum de profit) n’entraîne pas pour autant la chute complète des ventes
et donc du profit. La réduction du profit n’est que de « second ordre ».
Et comme il existe des coûts de changement de prix (coûts d’étiquette)
l’entreprise peut préférer maintenir ses anciens prix. Les prix
sont rigides aussi bien à la hausse qu’à la baisse. L’entrepreneur
modifiera ses prix que lorsque le manque à gagner excèdera les coûts d’étiquette. Généralisé au niveau
macroéconomique, ce comportement engendre un déséquilibre du marché, illustré
par le modèle PAYM (PARKIN, AKERLOF, YELLEN, MANKIN). Autre exemple de la
viscosité des prix : il est lié à
la complexité du tissus économique. Pour GORDON, une entreprise est liée
à des milliers d’autres entreprises, échange des milliers de produits. La
forte interdépendance des entreprises et les considérables coûts de
transaction qui s’ensuivent expliquent en partie la rigidité des prix. En
effet, face à une baisse de la demande, l’entrepreneur va vraisemblablement
attendre de voir si les fournisseurs vont baisser leurs prix. Sinon, s’il
baisse en premier ses propres prix, il prend le risque d’être le seul à le
faire et à sacrifier une part de son profit. Par manque de coordination, les
entreprises vont attendre le dernier moment pour ajuster leurs prix à la
baisse. C’est une illustration de rigidité macroéconomique. |