La" nouvelle économie classique"
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La « nouvelle économie classique » (NEC) : la radicalisation
des thèses monétaristes
Les auteurs ultralibéraux
de cette mouvance (Robert LUCAS, Robert BARRO, Thomas SARGENT, Neil WALLACE mais
aussi W. BAUMOL, J. PANZAR et R. WILLIG…) vont reprendre les hypothèses monétaristes
(les prix sont flexibles, l’économie est à l’équilibre, existence d’un
chômage naturel et neutralité à long terme de la monnaie) et les radicaliser.
Ils vont invalider les thèses keynésiennes en se fondant sur les bases
microéconomiques de la macroéconomie : les marchés s’ajustent
continuellement et spontanément et l’économie est en état de constant équilibre.
Ils introduisent l’hypothèse de la rationalité individuelle qu’ils
appliquent à la politique économique et ce, dans le cadre d’une économie déjà
en équilibre. Ils montrent que les politiques conjoncturelles sont totalement
inefficaces, aussi bien à court terme qu’à long terme et que tout déséquilibre
ne peut être que rare et temporaire. Pour eux, toute variation
des prix, de l’offre ou de la demande résulte du processus permanent
d’ajustement. Ils s’opposent aux keynésiens pour qui les rigidités sont fréquentes
et à FRIEDMAN pour qui l’économie peut être en déséquilibre à court
terme. La NEC a pour objectif de
montrer que : -
la monnaie est neutre, même à
court terme et ils rejoignent sur ce point la vision stricte des auteurs
classiques -
les politiques économiques
conjoncturelles sont sans aucun effet sur l’activité réelle, car elles sont parfaitement
anticipées par les agents économiques -
les cycles et fluctuations économiques
sont la réponse de l’économie à des chocs exogènes, réponse
absolument optimale, ce qui ôte toute légitimité à l’intervention étatique.
C’est la thèse de « l’école des cycles réels » (real
business cycle) de DE LONG, PLOSSER, KYLAND et PRESCOTT, avec des conclusions très
originales (et critiquables) en matière de croissance, de cycle et d’emploi.
Finalement,
cette école qui équilibre continuellement et spontanément les marchés s’oppose à la fois aux keynésiens qui considèrent que les rigidités sont
importantes et aux monétaristes friedmaniens qui affirment que l’économie
peut être en déséquilibre à court terme. |