Le romantisme :

Le Romantisme est un mouvement littéraire qui prône de laisser largement place à l'expression des sentiments et des sensations en abolissant les règles strictes de la littérature classique. Il propose de jouer sur les contrastes, sur l'opposition du beau et du laid, du sublime et du grotesque. Il préconise la liberté et le naturel en art. Le Romantisme s'exerce dans les romans, la poésie, ainsi que le théâtre.
A sa tête, il y a Victor Hugo, puis viennent Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Alexandre Dumas, Alfred de Vigny, Alphonse de Lamartine et Jacques Michelet.
Les limites chronologiques du Romantisme qui sont fixées sont aléatoires car il a continué à influencer la littérature française durant tout le XIXème siècle.
I- Le contexte :
Ce mouvement se développe dans le sillage de la Révolution de 1789 dont l'un des acquis a été la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.
Les hommes de Lettres condamnés à l'immobilisme social en viennent souvent à ressentir un sentiment de mélancolie, une profonde angoisse, sentiment baptisé "Mal du siècle".
- Un malaise historique : Après la chute de Napoléon, il n'est plus possible pour les jeunes de cette époque de s'investir dans cette légende et il semble alors que la notion d'héroïsme soit désormais abolie. L'écrivain romantique a le sentiment d'être floué par l'époque qu'il traverse : une époque de désillusion marquée par les échecs comme celui de la Révolution de 1830. Ainsi, chez l'écrivain romantique, le malaise historique se transforme souvent en angoisse métaphysique.

- Une angoisse métaphysique: Le "Mal du siècle" se traduit par un ennui inquiet provoqué par l'inactivité. L'oeuvre Adolphe de Benjamin Constant fournit une première impression de ce mal de vivre.L'impossibilité à s'extérioriser peut conduire à la folie et au spleen. Le héros négatif du "Mal du siècle", qui ne parvient ni à jouir, ni à pleurer, qui est usé avant l'âge, éprouve cette terrible dysharmonie de l'être à laquelle Charles Baudelaire donnera des accents très forts.

II- Les précurseurs:
Jean-Jacques Rousseau ( XVIIIème s. ) ouvre le pré-Romantisme français. Madame de Staël ontroduit en France les idées du Romantisme allemand. Chateaubriand met l'accent sur l'exploration du "moi" et avec René il crée un mythe : le premier personnage romantique de la littérature française.

1 - Rousseau:
Trois oeuvres mettent l'accent sur l'expression de soi et des sentiments, et sur la recherche de l'harmonie entre l'être et la nature qui l'environne :
• "Julie ou la Nouvelle Héloise" : 1761
• "Confessions" : 1782
• "Rêveries d'un promeneur solitaire" : 1776-78
La mélancolie qu'il exprime revoie au thème romantique du "Mal du siècle".

2 - Madame de Staël et l'influence allemande
Madame de Staël fait un procès à la littérature française dans un ouvrage, entre 1808 et 1810. Elle trouve que la littérature française d'après la Révolution ne laisse pas assez de place à l'expression des sentiments et des sensations. Pour elle, il faut se détourner du modèle gréco-latin pour s'inspirer des littératures du Nord. De plus, la littérature classique se fait l'écho d'idées de conception de l'homme périmées, disparues avec le monde antique. Les romans de Goethe connaissent un grand succès en Europe. En 1774, il y a Les souffrances du jeune Werther et en 1808 Les affinités électives.

3 - François-René de Chateaubriand:
Chateaubriand prépare le Romantisme. En 1802, il invente le personnage de René, premier jeune homme en proie au désespoir et au "mal du siècle", balloté entre sentiments et sensations contradictoires. Il souffre de passion incestueuse pour sa soeur et traîne sa mélancolie en France et en Amérique. Le héros romantique instable et angoissé est né, mais le Romantisme français au sens propre apparaît en 1820 sous l'égide de Victor Hugo.

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