Les difficultés durables proviennent d'un manque d'efficacité dans la coordination des anticipations des agents
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 Les difficultés durables proviennent d’un manque d’efficacité dans la coordination des anticipations des agents

 

L’idée est que même si les émergences spontanées de rigidités des prix sur tous les marchés pouvaient être évitées, donc même si on prenait des mesures pour accroître la flexibilité des prix et des salaires, alors rien ne garantit que l’économie convergerait spontanément vers un équilibre de plein emploi. C’est l’idée keynésienne que la coordination des anticipations et des décisions individuelles dans une économie complexe et décentralisée peut parfaitement déboucher sur des équilibres non satisfaisants, d’autant que les agents économiques sont eux-mêmes très hétérogènes (PHELPS 1990). Des ajustements pervers peuvent entraîner l’économie dans des situations d’instabilité cyclique, voire de sous-emplois durables (HAHN et SOLOW 1995) (FITOUSSI 1996).

Les nouveaux keynésiens se sont placés sur le même terrain que les nouveaux classiques (hypothèse de la rationalité individuelle des agents). Ils font apparaître des rigidités de salaires et de prix, des défauts de coordination, des asymétries d’information, des imperfections de la concurrence ; ces caractéristiques des économies modernes expliquent, selon eux, que les économies de marché n’ont pas de propension à atteindre spontanément les équilibres de plein emploi, ce en quoi ils s’opposent radicalement aux nouveaux classiques. En ce sens, la « nouvelle macroéconomie keynésienne » est digne d’intérêt. Pourtant, ce qui faisait l’audience et le succès du keynésianisme dans les décennies d’après guerre (des réponses concrètes à des maux identifiés, un maniement approprié des instruments de politique économique) fait défaut aujourd’hui.

Dans l’environnement économique et financier contemporain, avec la mondialisation de l’économie, de la finance, les politiques économiques nationales ne semblent pas à la hauteur des enjeux et leur utilisation est très (excessivement ?) contrainte, ce qui ne peut que renforcer, dans les esprits, l’influence des thèses de la nouvelle macroéconomie classique.