La nouvelle macroéconomie keynésienne L’analyse keynésienne
moderne reprend les explications traditionnelles de la crise et les redéfinit :
la crise reste le résultat d’une insuffisance de la demande effective,
explication habituelle, mais la demande n’en est plus une cause essentielle. Les autres déterminants de
la crise sont repris comme l’ouverture internationale et la contrainte
extérieure, la monnaie qui n’est pas neutre, le chômage qui peut être
involontaire, les marchés qui sont imparfaits, qui génèrent des
fluctuations, des rigidités et qui compromettent tout espoir d’optimum économique. Reprenons certains points. -
L’analyse keynésienne moderne
montre que l’ouverture internationale engendre une contrainte extérieure
qui rend inopérante les politiques keynésiennes traditionnelles :
aujourd’hui, toute relance relance en fait les importations comme en 1981 en
France. Une des causes de la crise est donc à rechercher du côté de la
mondialisation de l’économie qui a pour effet de réduire les marges de
manœuvre des États et de leur politique économique nationale (confer le
pacte de stabilité et de croissance dans l’Union européenne). En outre, la
crise est aggravée par les politiques libérales actuelles qui désengagent les
États et flexibilisent les salaires à la baisse, autant d’effets dépressifs
sur la demande. La solution passerait par une coordination des politiques économiques
internationales et peut-être même par la mise en place d’un
protectionnisme modéré (comme le suggère Paul KRUGMAN). -
La monnaie n’est pas neutre, bien
qu’il n’y ait plus aujourd’hui d’illusion monétaire, parce que les
prix sont rigides et ils n’absorbent pas immédiatement les variations de
la quantité de monnaie. Une augmentation de la masse monétaire, à prix
constants, se traduit alors par un accroissement de la demande et une baisse de
la quantité de monnaie a des effets récessionnistes (confer la politique économique
des années quatre-vingt en France). -
Une intervention de l’État est nécessaire,
mais pas trop souvent et pas trop fortement. Pour certains nouveaux keynésiens,
l’État doit intervenir uniquement en cas de crise grave. -
Le chômage n’est pas volontaire,
mais les nouveaux keynésiens admettent qu’il faut flexibiliser le marché
du travail et flexibiliser les rémunérations, ce qui permettrait de
baisser la barre du niveau du chômage naturel. On y reviendra. |