Les nouveaux keynésiens revisitent les fondements et les causes des rigidités économiques
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Les nouveaux keynésiens revisitent les fondements et les causes des rigidités
économiques
Les
années soixante-dix marquent une mutation historique ; on peut les caractériser
par : -
une montée simultanée, dans
la plupart des pays développés, de l’inflation et du chômage
(stagflation) qui remet en cause la pratique keynésienne de l’ « activisme
économique », c’est-à-dire la lecture traditionnelle de la courbe de
PHILLIPS et son interprétation en terme de relation stable entre deux maux
substituables que sont l’inflation et le chômage -
l’abandon du système de changes
fixes -
l’ouverture croissante, tant
commerciale que financière, des économies nationales qui a conduit à
l’amoindrissement de l’efficacité des instruments habituels de la régulation
conjoncturelle et à l’accroissement de la contrainte de l’usage discrétionnaire
de ces instruments -
l’élévation des endettements
publics accompagnée de la suppression des marges de manœuvre des politiques
budgétaires. Un
courant s’est développé en 1988 par BALL, MANKIN et ROMER qui a voulu donner
à l’hypothèse de la rigidité des prix et des salaires (en fait, imparfaite
flexibilité) des fondements microéconomiques, tout en acceptant
l’hypothèse d’anticipations rationnelles qui provient, on le sait, de
l’analyse macroéconomique des nouveaux classiques. Leur
thèse est que la principale source des déséquilibres macroéconomiques
proviendrait de comportements d’ « inertie » de la part
d’agents économiques rationnels. Ces contributions se situent
dans un univers « imparfait » et reprennent ainsi en compte
les analyses microéconomiques de ces dernières années (information incomplète
et/ou asymétrique, concurrence imparfaite, incertitude systémique…). Dans
leur théorie dite du déséquilibre, BÉNASSY et MALINVAUD ont nourri ce
courant en explorant les effets de ces rigidités en terme de rationnements sur
les différents marchés. Nous
allons présenter deux séries d’explications de la nouvelle macroéconomie
keynésienne qui sont à l’origine des rigidités économiques : -
les obstacles institutionnels
et les asymétries d’information sur les différents marchés -
et la question de l’aléa moral. |