Université et formations à "la prévention des fraudes"
Accueil ] Remonter ]

 

L'état des lieux : une criminalité financière qui se développe et des compétences pour la traquer plutôt rares.

Entreprises, organisations internationales, banques ont besoin de spécialistes pour déjouer les techniques et pratiques des réseaux criminels. L'université de Strasbourg vient de lancer un nouveau diplôme dédié à "la prévention des fraudes".


Noël Pons, conseiller au service central de la prévention de la corruption (SCPC) du ministère de la justice, pose le problème : d'un côté, les criminels ont à leur disposition tous les outils que propose la finance moderne pour réintroduire leurs profit dans l'économie : sociétés écrans, paradis fiscaux, produits dérivés, activités sportives... De l'autre, des équipes restreintes de fonctionnaires spécialisés, juges d'instruction et policiers pour enquêter sur les transactions suspectes. Un combat d'autant plus inégal que les coopérations internationales sont souvent longues à mettre en place, alors que, via internet, une somme d'argent peut faire le tour du monde en quelques clics.

C'est dire que la lutte contre la criminalité exige le concours de tous les acteurs de la vie financière et avant tout des banques. Les obligations de ces dernières n'ont fait que se renforcer ces dernières années, avec l'apparition du délit pénal de blanchiment en 1996 jusqu'à la loi récente sur la sécurité financière.

En 2003, la Fédération bancaire française (FBF) a crée  et vendu 275 000 licences du kit de formation en partenariat avec la cellule du ministère de l'économie et des finances appelée "Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins (Tracfin).

Les directives européennes sur la lutte contre le blanchiment ont élargi le nombre de professions concernées par la traque de l'argent sale. Sont concernés aujourd'hui les assureurs, les experts-comptables, les avocats, les notaires ... doivent signaler à Tracfin leurs doutes sur l'origine licite des fonds de leurs clients. Résultats : plus de 10 000 déclarations en 2004.

Or les compétences sont rares. Les spécialistes doivent cumuler de solides connaissances en droit des affaires et en finance mais aussi en informatique. Concrètement, il s'agit le plus souvent de salariés expérimentés dans l'audit ou la gestion des risques ou d'anciens commissaires de police. C'est dire que les besoins en formation sont impérieux dans ce domaine.

Université de Strasbourg : un nouveau diplôme dédié à "la prévention des fraudes"

C'est un troisième cycle sans équivalent en Europe avec des professeurs venus de tous horizons : magistrats, douaniers, avocats, commissaires aux comptes, policiers, banquiers, avocats, universitaires... 360 heures de cours avec essentiellement des études de cas inspirées de faits réels. Dès 2005, l'enseignement est disponible à distance et bientôt en anglais pour attirer des étudiants de l'Europe entière.

Source : Le Monde Campus - 23 nov 2004

Accueil ] Remonter ]