L'entreprise peut-elle être un vecteur de développement durable ?
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Thème de réflexion : L’entreprise peut-elle être vecteur de développement durable ? (CAPET Économie - gestion 2004)
Ce sujet est très transversal. Il relève à la fois de l'économie générale et de l'économie d'entreprise. Il est inspiré d'un article de M. Villette, paru dans Le Monde du 1er avril 2003. On s'accorde généralement sur le fait que les choix collectifs des dix prochaines années en terme de protection de l'environnement (limitation des émissions de gaz à effet de serre, de la déforestation, du gaspillage et de la pollution de l'eau...) et de lutte contre la pauvreté détermineront de manière irréversible les conditions futures de croissance économique et de développement au niveau mondial. Or, l'entreprise produit (des biens et des services mais parfois des externalités négatives), répartit des richesses et influence le comportement des consommateurs (J. K. Galbraith) et des autres agents économiques. Par conséquent, toute politique de développement passe par elle. Définition des termes du sujet
Pour être durable, le développement doit être viable écologiquement (sans effets négatifs sur l'environnement ou qui impose la réparation des pollutions actuelles et anciennes), viable économiquement (qui assure la solvabilité en permanence des agents économiques et qui fait correspondre le niveau de bien être à celui souhaité) et équitable pour la société (lutte contre la pauvreté).
Par ses choix, l'entreprise peut favoriser le développement durable de nos sociétés ou au contraire l'entraver. A priori, la recherche prioritaire de la performance économique la conduit à économiser ses ressources rares (énergétiques par exemple) mais n'exclut pas le recours à des ressources non renouvelables (pétrole, minerais, uranium...) préjudiciable au développement économique futur, ni la production d'externalités négatives (pollution). En outre, les choix de répartition de la richesse créée ont une incidence majeure en terme d'inégalité sociale. De même, par la culture qu'elle met en œuvre, elle peut sensibiliser ses membres, ainsi que les cibles de sa communication externe, aux valeurs de la société.
Des problématiques possibles
Le développement durable est en effet à la fois source de contraintes et d'opportunités. Source de contrainte car l'entreprise doit respecter des normes de plus en plus strictes visant la protection de l'environnement, à la fois au niveau des produits et services rendus, mais aussi au niveau des processus de production eux-mêmes. Cette adaptation est coûteuse pour l'entreprise. Le développement durable est également source d'opportunités comme en témoigne le fort taux de croissance des marchés de dépollution par exemple. Ainsi, l'entreprise peut passivement répondre aux exigences des pouvoirs publics (instances nationales et internationales) ou bien être actrice du développement durable. Dans le second cas, celui-ci fait partie de sa stratégie commerciale et de communication : il s'agit de répondre à une exigence d'une partie des consommateurs qui souhaitent acquérir des biens et des services respectueux de l'environnement. Cependant, le risque d'instrumentalisation est fort : certaines grandes entreprises adoptent un comportement opportuniste, notamment des directeurs du développement durable au sein de leur direction pour valoriser l'image de leur société auprès des agences de notation ou pour obtenir des aides publiques. Pourtant, le développement durable pose avec acuité la question de la responsabilité de l'entreprise vis-à-vis de la société.
L'économie pose les problèmes de l'allocation (l'emploi) des ressources rares et de leur répartition. En économie de marché, l'entreprise (dans sa diversité) est l'agent privilégié (mais non exclusif) de la création et de la répartition des richesses. Les pouvoirs publics ont pour rôle de réguler les marchés lorsque ceux-ci sont imparfaits (les marché oligopolistiques sont source de gaspillage) ou déficients (production d'externalités). Quelles sont alors les relations à l'évidence ambivalentes entre la croissance et le développement économique ? La croissance ne se traduit pas nécessairement par un véritable progrès économique et social. Ainsi, l'entreprise à la recherche de sa pérennité économique ne contribue pas forcément au développement de son environnement économique et social. Les idées clés
Proposition de plan
1) Le profit maximum, finalité de l'entreprise, et le développement durable : deux exigences apparemment contradictoires... 11) La recherche de la compétitivité et de la profitabilité permettent à l'entreprise de soutenir la concurrence accrue, alors que le développement durable est une réponse aux évolutions des exigences sociales. 12) Cependant, l'exercice de la compétitivité paraît contrecarrer la recherche d'un développement durable, en particulier dans l'économie financière de marché actuelle 2) Mais qui, sous certaines conditions, peuvent devenir complémentaires et faire de l'entreprise un héraut du développement durable 21) Le développement durable peut , sous certaines conditions, favoriser la compétitivité et le succès de l'entreprise. 22) Mettre du profit au service de la citoyenneté et du développement durable : une nécessité urgente et un défi à relever pour les entreprises.
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