A
AAH : Allocation pour adultes handicapés
AAI : Autorité administrative indépendante
ABS : Asset backed securities
ABSA : Action à bons de souscription d'action
ACA : Allocation chômeurs âgés
ACCÉLÉRATEUR
Pour résumer ce principe mis en valeur par Albert AFTALION
en 1908, on peut écrire que les variations de l’investissement
réagissent plus amplement que les variations de la production.
Pour le mesurer, il faut utiliser le coefficient de capital. Plus
ce coefficient est élevé, plus l’investissement
doit être important pour atteindre le montant de production
souhaité, et plus ses variations amplifieront les variations
de la production.
L'allongement du détour de production (cf Bôhm-Bawerk)
permet d'accroître la productivité du travail mais
présente le défaut de favoriser périodiquement
un phénomène de "surcapitalisation" qui
précipite une crise de surproduction. Albert AFTALION,
pour effectuer sa démonstration littéraire va utiliser
la parabole du poêle à charbon. Il compare l'économie
à une pièce chauffée au charbon. Quand l'occupant
a froid, il garnit le poêle et il faut un certain temps
avant que le charbon ne brûle. Quand la combustion est au
plus haut point, il fait très chaud dans la pièce
et on n'ajoute plus de charbon jusqu'au moment où le feu
tombe ainsi que la température et qu'il faut alors recharger
le poêle. Il y a un décalage entre le cycle de l'activité
économique et l'investissement.
C'est l'effet d'accélération.
ACCISES
Depuis le 1er janvier 1973, ce mot sert à désigner
des droits indirects qui frappent les boissons alcoolisées,
les huiles minérales et les tabacs manufacturés
à l'intérieur de l'Union européenne.
ACCORDS DE SCHENGEN
Ces accords doivent leur nom à la ville de Schengen (Luxembourg)
dans laquelle ils ont été signés, le 14 juin
1985 entre l'Allemagne, la France, la Belgique et les Pays-Bas.
Plus tard y adhèreront l'Autriche, l'Italie, l'Espagne,
la Grèce et le Portugal. Ces pays forment donc "l'espace
Schengen" qui a supprimé les contrôles aux frontières
communes pour les conserver aux frontières externes de
la zone. Dans cet espace, la libre circulation des hommes est
totale. Il s'agit d'un bel exemple de coordination qui démontre
la confiance que les pays s'accordent en matière de contrôle
des flux migratoires, notamment.
ACCULTURATION
Processus par lequel un groupe d'individus adopte les éléments
d'une culture en abandonnant en partie ou totalement ceux de sa
propre culture.
C'est un processus que connaissent beaucoup d'enfants de personnes
immigrées.
ACQUISITION CURRENCY ou TAUX DE CHANGE DE L'ENTREPRISE
La capitalisation boursière d'une entreprise est son prix
théorique. On connaît, par ailleurs, sa valeur comptable
(l'actif net, actif total moins les dettes). Si celle-ci dépasse
l'actif net, il apparaît qu'un euro de telle société
vaut plus qu'un euro monétaire, et peut-être plus
que celui investi dans une autre société.
Le taux de change de l'entreprise apparaît ainsi, et l'on
parle d'acquisition currency.
Il se calcule à l'aide du rapport entre sa capitalisation
boursière et sa valeur comptable.
Il permet à entreprise mieux valorisée d'en acquérir
d'autres par le biais notamment d'OPE, peut-être plus grosses
en termes comptables, mais moins appréciées.
——
ACCUMULATION DU CAPITAL
Accroissement des biens de production, des biens d'équipement
(machines).
——
ACEP : Agence de crédit pour l'entreprise privée
——
ACHATS (fonction)
Ensemble des activités qui concourent à l'acquisition
des biens et services nécessaires au bon fonctionnement
de l'entreprise. Actuellement, cette fonction est bouleversé
par internet qui permet d'en améliorer de manière
très importante l'efficacité.
——
ACOSS : Agence centrale des organismes de sécurité
sociale
ACP : Pays d'Afrique, des Caraîbes et du Pacifique
ACTE UNIQUE
Il s'agissait d'un traité européen qui a pris effet
le 1er juillet 1987. Il avait trois objectifs :
achever le marché intérieur au 1er janvier 1993
;
instaurer de nouvelles politique communes
réformer les institutions en renforçant (un tout
petit peu, le rôle du Parlement.
——
ACTIF
1.-- Personne en âge de travailler qui exerce une activité
rémunérée ou qui en recherche une.
2.-- Élément du patrimoine d’une personne
physique ou morale. On parle d’actifs immobiliers, d’actifs
mobiliers et d’actifs financiers. Dans ce sens-là,
la traduction anglo-américaine est ASSET.
——
ACTIFS-IDÉALISTES
Deux politiques s'opposent depuis l'origine de l'économie
politique, l'une, libérale qui suppose l'activité
humaine fondée sur l'intérêt ; et l'autre,
interventionniste, qui affirme le primat de la raison.
L'historien allemand de l'économie Werner SOMBART appelle
les tenants de la première des "passifs-matérialistes"
et les tenants de la seconde des "actifs-idéalistes".
Au niveau macroéconomique, intérêt signifie
concurrence et marché. Aussi, pour les passifs-matérialistes,
la croissance repose sur l'action de quelques entrepreneurs déterminés
transformant l'épargne en investissement. En revanche,
raison signifie volonté politique si bien que pour les
actifs-idéalistes, c'est la politique économique
qui fait la croissance.
Un autre penseur allemand, Oswald SPENGLER, connu comme théoricien
du déclin de l'Occident, prolonge Sombart en identifiant
chaque courant à un pays : l'Angleterre est la patrie des
passifs-matérialistes et l'Allemagne celle des actifs-idéalistes.
Ainsi le libre échange de RICARDO s'oppose au protectionnisme
de LIST : l'équilibre néoclassique de MARSHALL à
l'école historique allemande ; le néolibéralisme
de Margaret THATCHER à la nostalgie du capitalisme rhénan.
Si l'Anglais KEYNES ou l'Écossais James STEUART (l'ennemi
d'Adam Smith) défendent en actifs-idéalistes l'interventionnisme
public, ils sont des cas à part. STEUART est un jacobite
influencé par le colbertisme et Keynes un provocateur qui
diffuse les théories du Suédois germaniste Wicksell.
——
ACTIFS FINANCIERS
Éléments du patrimoine d'un agent économique
constitué essentiellement d'actifs (monnaie, devises),
et de valeurs mobilières (actions, obligations).
ACTIFS NON FINANCIERS
Éléments du patrimoine représentés
par un bien matériel : logement, terre, meubles meublants…
——
ACTION
Titre de propriété émis par une société
de capitaux (SA ou SCA) en contrepartie d'un apport en capitaux
propres. L'action, attestation d'une partie de la propriété
de l'entreprise, confère à son détenteur
des droits.
Ceux-ci se composent des:
- Droits patrimoniaux (dividendes = revenu variant en fonction
des résultats de l'entreprise , boni de liquidation)
et des droits extrapatrimoniaux, notamment le droit de participer
aux assemblées générales annuelles (nomination,
destitution des organes de gestion) et d’y voter selon le
principe : une action, une voix.
- L'action (en fait une valeur mobilière) n'est pas remboursable,
sauf en cas de liquidation de l'entreprise ; mais alors les actionnaires
figurent en dernière position, après tous les autres
créanciers (État, salariés, fournisseurs,
obligataires, banques, fournisseurs…). Ainsi l'actionnaire
qui ne désire plus détenir une action doit la vendre
sur le marché des valeurs mobilières (La Bourse).
Toutefois seules entreprises importants sont cotées en
bourse et les titres des PME non cotés sont plus difficiles
à négocier.
- Stock-options (options sur des actions). Technique destinée
à motiver les dirigeants salariés pour les pousser
à chercher la valorisation du cours de l’action en
bourse. Détenteurs potentiels d’actions, les personnes
qui détiennent des options sur actions sont plus motivées
que d’autres pour défendre les intérêts
des actionnaires. Les stock-options consistent en une obligation
contractuelle de l’entreprise de vendre au détenteur
de l’option une action à un prix fixé au moment
de la signature du contrat, et ce pendant un laps de temps déterminé.
Le détenteur de l’option peut alors — jusqu’au
terme de la durée de l’option — décider
de lever l’option à tout moment, mais il ne la lèvera
que si le cours de l’action sur le marché des valeurs
mobilières est supérieur au prix de souscription
prévu dans le contrat de l’option.
————
ACTIONNAIRE
Propriétaire d'une ou de plusieurs actions émises
par une société anonyme. Il détient une part
du capital social de la société et à ce titre,
l’actionnaire participe aux assemblées générales
et y dispose d’un droit de vote.
——
ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE
Activité consistant à gérer au mieux des
ressources limitées pour atteindre le maximum desatisfaction.
——
ADB : Asian Development Bank
——
ADEME : Agence pour le développement de l'environnement
et la maîtrise de l'énergie
——
ADMINISTRATION : ensemble des services et des agents assurant
l'application des lois et le fonctionnement des services publics.
——
ADMINISTRATIONS PUBLIQUES (APU)
Il faut utiliser la comptabilité nationale pour cerner
les contours de ce secteur institutionnel très important.
Les APU regroupent les unités institutionnelles dont la
fonction principale consiste à produire des services non
marchands destinés à la collectivité ou à
effectuer des opérations de répartition du revenu.
Les ressources principales de ces unités proviennent de
prélèvements obligatoires. On peut décomposer
les APU de la manière suivante :
S13.— Administrations publiques : APU
S1311 Administration publique centrale (APC)
S1313 Administrations locales (APUL)
S1314 Administrations de sécurité sociale (ASSO)
Les APU regroupe trois composantes :
les administrations publiques centrales (APUC), dont les compétences
et le financement sont nationaux ; elles comprennent l'État
(budget général, budgets annexes, comptes spéciaux
du Trésor), les organismes divers d'administration centrale
(ODAC) : Enseignement, lycées, universités, la recherche
avec le Cnrs, le Cea, …) et divers autres organismes (bibliothèques,
musées, théâtres…) qui disposent de
l'autonomie financière pour produire des services non marchands
en gérant l'enveloppe qui leur est attribuée (provenant
de subventions ou de taxes nationales).
les administrations publiques locales (APUL) comprennent les collectivités
locales (régions, départements, communes…)
et les Organismes divers d'administration locale (Aménagement
du tissu urbain, aménagement rural (safer). Interventions
sociales (bureaux d'aide sociale, caisses des écoles).
Organismes consulaires (chambres de commerce, des métiers,
d'agriculture…) dont les ressources sont limitées
à un territoire local. Leur importance grandit du fait
des opérations de décentralisation.
les administrations de Sécurité Sociale (ASSO),
qui distribuent des prestations à partir des cotisations
obligatoires (ensemble du régime général
et des régimes spéciaux statutaires et complémentaires).
La part relative du budget de l'État diminue lentement
depuis 1982 (lois Defferre) alors que les parts des APUL et des
ASSO s'accroissent.
Les APU produisent des services non marchands destinés
aux ménages, d'autres qui ne sont pas individualisables
et qui profitent à la collectivité (justice, police,
défense nationale, réseau routier…)
De plus, les APU effectuent des opérations de redistribution
à partir de ressources qui sont obtenues essentiellement
à partir de prélèvements obligatoires (impôts,
cotisations sociales).
——
ADPIC
Cet "Accord sur les aspects des droits de propriété
intellectuelle qui touchent au commerce" fait partie du traité
signé à Marrakeich, le 15 avril 1994, lequel a créé
l'Organisaation mondiale du travail.
L'ADPIC est la partie de l'accord qui tend à protéger,
au niveau mondial, les brevets, les drois d'auteur, les droits
d'interprétation et d'enregistrement, les marques, les
dessins et modèles.
——
ADR : Alternative dispute resolution
ADSL : Asymetric digital subscriber line
——
AELE
L'association européenne de libre-échange a été
créée en 1959 par les pays européens qui
refusaient la Communauté économique européenne
a utour de la Suisse etduu Royaume-Uni. Aprsès l'élargissement
de l'Union européenne en 1995, l'AELE ne compte plus que
quatre membres : la Suisse, la Norvège, l'Islande et le
Liechtenstein.
——
AF : Allocations familiales
AFB : Association française des banques
AfDB : African Development Bank
AFECEI : Association française des établissements
de crédit et des entreprises d'investissement
AFEAMA : Aide à la famille pour l'emploi d'une assistance
maternelle
AFL-CIO : American federation of labor-Congress of industrial
organisations
AFME : Agence française pour la maîtrise d'énergie
AFPA : Association nationale pour la formation des adultes
AFSE : Association française de science économique
AFSSAPS : Agence française de sécurité sanitaire
des produits de santé
AGCS : Accord général sur le commerce des services
AGE : Accords généraux d'emprunt (FMI)
AGED : Allocation de garde d'enfant à domicile
———
AGENT ÉCONOMIQUE
Personne ou groupe de personnes juridiques ou physiques ayant
une activité ou un comportement économique homogène.
L'agent économique réalise des opérations
économiques et dispose, pour les effectuer, de l’autonomie
de décision.
En comptabilité nationale, les agents économiques
sont maintenant appelés secteurs institutionnels. Un secteur
institutionnel est un groupe d'agents qui ont le même comportement
économique. Il y a CINQ plus UN Secteurs Institutionnels
: les ménages, les sociétés non financières,
les sociétés financières, les administrations
publiques, les institutions sans but lucratif au service des ménages
et le reste du monde..
L'agent à besoin de financement est celui pour lequel
l’épargne est insuffisante pour financer ses investissements.
L'agent à capacité de financement est celui pour
lequel l’épargne est supérieure aux investissements
qu’il effectue.
——
AGÉTAC : Accord général sur les échanges
et les tarifs douaniers (cf. GATT)
——
AGIOS : Ensemble des rémunérations perçues
par un établissement de crédit en contrepartie des
découverts, des financements ou des crédits accordés
à un client.
——
AGIRC : Association générale des institutions de
retraite des cadres
——
AGRÉGATS
Grandeur statistique caractéristique de l’activité
économique, définie dans le cadre de la comptabilité
nationale qui décrit l'activité économique
exercée soit sur l'ensemble d'un territoire (notion de
produit intérieur) soit par l'ensemble des ressortissants
d'une Nation (produit national).
L'opération qui consiste à définir le niveau
d'activité (qui est hétérogène) par
un chiffre (qui est homogène) s'appelle agrégation
de la production. La définition de l'agrégat suppose,
d'une part que soit fixé l'ensemble des opérations
auxquelles le caractère productif est reconnu, d'autre
part que soit défini un système de pondérations
pour la combinaison des diverses productions.
" Si l'on veut pouvoir représenter la production
par quelque chose d'autre que le catalogue des quantités
de chacun des millions d'articles produits, le recours aux prix
reste le moins mauvais moyen d'y parvenir. " Lionel STOLÉRU
—
AGRÉGATS DE LA COMPTABILITÉ NATIONALE
On distingue le produit intérieur brut (PIB), le produit
national brut (PNB), le revenu national disponible brut (RNDB)
et la dépense intérieur brute (DIB). Ces agrégats
ne tiennent pas compte de l'usure du capital fixe mesurée
(imparfaitement) par les amortissements. Si on tient compte de
ces derniers, les agrégats précédents sont
alors nets : PIN, PNN, RNDN, DIN.
——
AGRÉGATS MONÉTAIRES
Ce sont des grandeurs synthétiques mesurant des éléments
de la masse monétaire ainsi que le volume global de la
masse monétaire. Ces agrégats monétaires
permettent de mesurer le volume de la monnaie en circulation.
Vous trouverez ci-dessous ces agrégats dans la définition
de la banque centrale européeenne (BCE) depuis 1999.
Depuis 1993, l'objectif prioritaire de la banque centrale (BF
puis BCE) est la lutte contre l'inflation. Depuis 1999, la politique
monétaire est décidée au niveau de la BCE,
elle est donc unique. Pour éclairer ses choix, la BCE a
défini des outils statistiques harmonisés au niveau
européen. La banque centrale européenne calcule
et publie un éventail d'indicateurs statistiques. Nous
retraçons les agrégats européens tels qu'ils
existaient à la fin de 1998.
M1 : billets et dépôts àvue
M2 = M1 + DAV non monétaires (comptes sur livret (A, B,
CEL) + Épargne contractuelle (PEL, PEE) + dépôts
à terme (DAT) + Avoirs en devises :
M3 = M2 + Parts d'OPCVM monétaires + Titres du MM (TCN,
soit Titres émis par AF (certificats de dépôt
et BMTN) et titres émis par ANF (bons du TP en C/C, billets
de trésorerie et BMTN).
Les titres à long terme, obligations et actions ne sont
pas pris en compte dans lesa grégats monétaires.
Les comptes sur livrets et l'épargne contractuelle constituent,
pour la BCE, des " dépôts remboursables avec
préavis inférieur ou égale à trois
mois ".
Les bons à moyen terme négociables(BMTM) sont, avec
les obligations de durée comprise entre 1 et 2 ans, classés
par la BCE dans les " titres de créance d'une durée
initiale inférieure ou égale à deux ans ".
Au quotidien cependant, nous passons allègrement d'un agrégat
à l'autre ; par exemple, lorsque nous virons de l'argent
de notre compte chèque (M1) vers un livret de caisse d'épargne
(M2) ou lorsque nous virons de l'argent du compte chèque
(M1) pour acheter des Sicav monétaires (M3) ou encore du
livret A (M2) vers un FCP monétaire (M3).
C'est la raison pour laquelle la BCE s'intéresse à
l'agrégat M3 pour décider les orientations de sa
politique monétaire.
Ils ont été remplacés depuis par L1, L2
et L3, très proches.
——
AI : Allocation d'insertion
AICA : Association internationale des contrôleurs d'assurance
AICPA : American institute of certified public accountants
AID : Association internationale de développement (Banque
mondiale)
AIDE SOCIALE
Assistance publique versée à des bénéficiaires
en raison de leur situation sans qu'il y ait besoin de contrepartie
de leur part.
AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT
L'"Aide publique au développement" représente
l'ensemble des transferts financiers (dons, prêts) effectués
par les autorités publiques des pays du Nord vers les pays
du Sud.
L'aide publique au développement peut être bilatérale
(entre deux gouvernements par exemple) ou multilatérale
lorsqu'elle interpose entre les sources et les destinations des
organisations multinationaux comme l'Union européenne ou
le FMI.
AIE : Agence internationale de l'énergie
AIMR : Association for investment management and research
ALADI : Association latino américaine d'intégration
ALEEC : Association de libre échange Europe centrale
ALENA
Accord de libre-échange nord-américain (North America
Free Trade Agreement) signé entre les États-Unis
d'Amérique, le Canada et le Mexique, le 18 décembre
1992.
Il a créé, à partir de son entrée
en vigueur, le 1er janvier 1994, une zone de libre-échange.
En 2002, le président Georges W. BUSH a proposé
de l'étendre à tous les pays d'Amérique centrale
et d'Amérique latine pour créer la "zone de
libre-échange des Amériques".
ALLOCATION : Somme d'argent versée au titre des prestations
sociales.
——
ALS : Allocation de logement social
AMC : Asset management company (compagnie de gestion des actifs)
AME : Accords multilatéraux sur l'environnement
——
AMF : Autorité des marchés financiers
AMF : Accord multifibres conclu en 1974 entre les PED et les
pays développés pour fixer des quotas d'exportation
par pays en développement et par produit dans le domaine
du textile et de l'habillement.
Cet accord doit être démantelé avant 2005.
——
AMGI : Agence multilatérale de garantie des investissements
(Banque mondiale)
——
AMI : Accord multilatéral sur l'investissement. Les négociations
conduites sous l'égide de l'OCDE ont été
révélées au grand public par les antimondialisation.
Elles ont été abandonnées en 1998, notamment
sous l'insistance du gouvernement français.
——
AMM : Autorisation de mise sur le marché (d'un médicament)
——
AMORTISSEMENT
Part de la valeur des biens et services produits dans l'année
qui doit être affectée à la reconstitution
du stock de capital fixe déprécié du fait
de son usure ou de son obsolescence.
Cet amortissement est une opération comptable qui permet
aux entreprises de soustraire de leurs bénéfices
cette estimation de la dépréciation du capital fixe
et donc d'abaisser d'autant le montant des bénéfices
avant les impôts. Les sommes ainsi mises en réserve
permettront d'assurer le renouvellement du matériel usé.
——
AMORTISSEMENT D’UN EMPRUNT
Remboursement d’un emprunt, généralement par
paiements successifs, tant que la dette n'est pas éteinte.
——
ANAES : Agence nationale d'accréditation et d'évaluation
en santé
——
ANARCHO-CAPITALISTES
Ces économistes appelés aussi des " libertariens
" sont opposés à toute intervention de l’État
dans la vie sociale. Un des chefs de file de ce courant est David
FRIEDMAN, le fils de Milton. En france, on peut citer Florin AFTALION
ou Pascal SALIN.
——
ANDEM : Agence nationale pour le développement de l'évaluation
médicale
——
ANNUALISATION
C'est une façon de comptabiliser les heures de travail
sur une année et non plus sur une semaine. Le calcul des
heures dues s'effectue alors en multipliant la base hebdomadaire
légale ou conventionnelle (par exemple 35 heures) par le
nombre de semaines ouvrées (par exemple, 47). Le résultat
obtenu est le nombre d'heures que le salarié doit effectuer
dans l'année (1 645 heures dans notre exemple). Mais l'annualisation
ne s'arrête pas à cette modalité de calcul,
elle s'accompagne toujours d'un accord de branche ou d'entreprise
qui indique quelles sont les amplitudes acceptées pour
la durée hebdomadaire du travail, par exemple, entre 30
heures et 40 heures.
L'annualisation se traduit donc pour les entreprises par une plus
grande liberté (flexibilité) pour organiser le travail
des salariés.
——
ANPE : Agence nationale pour l'emploi, www.anpe.fr
ANSEA : Association des Nations du Sud-Est asiatique
ANSIR : Awareness of national seurity issues and response
——
ANTICIPATIONS
C’est Keynes qui a, le premier, mis l’accent sur le
rôle des anticipations des agents. La demande effective
anticipée par les chefs d’entreprise joue, pour lui,
un grand rôle dans leurs décisions d’investissement.
On sent l'influence de la psychanalyse en général
et de Freud en particulier.
ANTICIPATIONS ADAPTATIVES
L’évolution anticipée d’une variable
à une période donnée dépend des anticipations
formées dans le passé et des erreurs commises sur
ces anticipations.
Dans un processus d’anticipations adaptatives, l’agent
révise sa prévision chaque période, en fonction
de l’erreur commise en période précédente.
L’écart entre le revenu permanent et le revenu courant
s’explique soit par un revenu transitoire, soit d’une
erreur d’anticipation sur le revenu permanent.
—
ANTICIPATIONS RATIONNELLES
Postulat de la nouvelle école classique. Les agents forment
des anticipations rationnelles dès lors qu’ils tirent
parti de toute l’information dont ils disposent pour établir
leurs prévisions. En conséquence, les agents ne
font pas d’erreurs systématiques de prévision.
Ils savent par exemple qu’une augmentation de la masse monétaire
(ceteris paribus) doit se traduire par une hausse du niveau général
des prix.
——
ANTISÉLECTION ou sélection adverse (adverse selection)
—
APCA : Assemblée permanente des chambres d'agriculture
ADP : Action à dividende prioritaire
—
APD : aide publique au développement
——
APE : Allocation parentale d'éducation
—
APEC Asia-Pacific Economic Cooperation (ou Forum de coopération
Asie-Pacifique)
Cet organe de de réflexion économique a été
créé en 1989 ; il regroupe les trois pays de l'ALÉNA,
le Chili, la Chine, Taïwan, les pays de l'ADSEAN, le Japon,
la COrée du Sud, l'Australie, la Nouvelle-Zéland
et la Papouasie-Guinée. L'objectif de ce forum est de parvenir
à une zone de libre-échange vers 2020.
—
APEC : Association pour l'emploi des cadres
API : Allocation de parent isolé
APJE : Allocation pour jeunes enfants
—
APRI
Administrations privées. Dans l'ancien système de
comptabilité nationale, les APRI désignaient les
associations, les fondations, les syndicats et le clergé.
Dans le nouveau système de comptabilité nationale,
on parle désormais des ISBLSM.
—
APPRÉCIATION de la monnaie
La valeur de cette monnaie, exprimée en devises, augmente.
c'est la conséquence d'une demande cde cette monnaie plus
importante que l'offre que le marché des changes traduit
par une appréciation de son cours. Le mot appréciation
renvoie au système de changes flexibles. En système
de changes fixes, quand une monnaie s'apprécie, on parle
de réévaluation.
—
APPROVISIONNEMENT
Il comporte deux aspects pour l'entreprise : la fonction achats
et la gestion des stocks.
—
APT : Asset pricing theory
APU : Administrations publiques
ARPE : Allocation de remplacement pour l'emploi. Après
le vote de la loi réformant les retraites (2003), elle
a été supprimée pour être remplacée
par un nouveau dispositif permettant aux salariés qui ont
commencé à travailler avant 16 ans de bénéficier
de la retraite avant 60 ans, sous certaines conditions.
ARRCO : Association des régimes de retraite complémentaire
ARS : Allocation de rentrée scolaire
—
ASEAN : Association of South-East Asian Nations (association des
pays du sud-est asiatique)
Créée en 1967, l'ASEAN a pour objetif de créer
une zone de libre-échange à l'horizon 2005 entre
7 pays : Brunei, Indonésie, Viêt-Nam, Malaisie, Philippines,
sihgapour et Thaïlande.
—
ASF : Association pour la structure financière
ASFNE : Allocation spéciale du Fonds national de l'emploi
ASP : application service provider = prestataire qui loue, via
l'internet, des logiciels à une entreprise
ASS : Allocation de solidarité spécifique
ASSEDIC : Association pour l'emploi dans l'industrie et le commerce,
—
ASSET MANAGEMENT
Expression américaine qui signifie : Gestion des actifs,
généralement dans le cadre d'une entreprise financière.
—
ASSIETTE FISCALE
Ensemble de la matière imposable servant de base au calcul
de l'impôt (par exemple, le revenu pour l'impôt sur
le revenu, le bénéfice pour l'impôt sur les
sociétés).
—
ASSOCIATION
Groupement volontaire de personnes pour poursuivre, ensemble,
un certain but, autre que celui de faire des bénéfices.
En fait, une association peut être amenée à
dégager des bénéfices ; dès lors,
ils ne peuvent pas être partagés entre les membres
de l'association.
—
ASSURANCE
Mécanisme selon lequel les cotisations - les primes - financent
en vue de se protéger contre un risque, les prestations
versées, en cas de réalisation de ce risque.
—
ASSURANCES (ENTREPRISES D'ASSURANCES)
Acteurs économiques ayant pour ressources les primes et
les cotisations versées par les assurés et dont
la fonction principale est de garantir le paiement d’une
certaine somme en cas de réalisation d’un risque
(accident, catastrophe).
—
ASSURANCE CRÉDIT
Garantie qui permet au souscripteur d’un contrat de crédit
de se prémunir en totalité ou partiellement contre
certains risques (faillite, risque-pays, décès,
chômage).
—
ASYMÉTRIE DE L'INFORMATION, Voir Information
————
ATC : Agreement on textiles and clothing (accord sur le textile
et les vêtements)
ATI : Accord sur les technologies de l'information
ATL : Accelerated tariff liberalization
ATR : Accès des tiers au réseau
ATTAC : Association pour la taxation des transactions financières
pour l'aide aux citoyens.
————
AUTOCONSOMMATION
Consommation finale de biens et services marchands par leur producteur
: par exemple, les produits alimentaires des jardins et les élevages
familiaux, les loyers fictifs des logements occupés par
leur propriétaire, le bricolage.
————
AUTOFINANCEMENT
Moyen de financement de l'investissement qu'une entreprise a obtenu
grâce à son activité (bénéfices
non distribués et amortissements). Partie des bénéfices
mise en réserve pour investir.
————
AUTOMATISATION
Mise en place de systèmes automatiques de production qui
remplacent le travail humain. L'automatisation passe par l'investissement
de productivité et par un accroissement de l'intensité
capitalistique.
———
AUTORITÉ
Reconnaissance d'une légitimité : respect, savoir,
charisme.
—
AUTORITÉ DE RÉGULATION
Les marchés financiers fonctionnent sous la surveillance
de l'autorité des marchés financiers (AMF).
Le conseil supérieur de l'audiovisuel (première
autorité de régulation créée à
propos des anciens monopoles publics), l'autorité de régulation
des télécommunications (ART), la commission de régulation
de l'électricité, la future autorité pour
réguler le marché de l’eau, ont des missions
similaires dans leurs domaines respectifs.
———
AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS (AMF)
L'AMF est issue de la fusion de la Commission des opérations
de bourse (COB), du Conseil des marchés financiers (CMF)
et du Conseil de discipline de la gestion financière (CDGF).
L'AMF est une autorité administrative indépendante
(AAI). Ayant "une autonomie de gestion et une capacité
d'ester en justice en son nom propre", elle possède
des compétences en trois domaines : le fonctionnement des
marchés, les offres publiques et les règles de pratique
professionnelle qui s'imposent aux émetteurs, aux gestionnaires
ou aux intermédiaires financiers. Elle est composé
d'un collège plénier de 14 membres et de deux commissions.
La "commission spécialisée des offres publiques"
destinée à "préserver la pratique constante
qui a consisté à confier aux représentants
des acteurs de marché la responsabilité de fixer
les règles et de prendre les décisions générales
et individuelles en matière d'offres publiques".
La "commission des sanctions qui a compétence pour
exercer les pouvoirs de sanction disciplinaire et administrative
de l'autorité".
Les services de l'AMF surveillent le bon fonctionnement des marchés
financiers. Si une bizarrerie survient, le Directeur décide
s'il convient ou non de déclencher une enquête (50
enquêteurs) pour déterminer les manipulations de
cours ou les délits d'initiés.
Chaque année, une centaine d'enquête sont menées
à bien. Elles sont discutées au niveau du collège,
l'instance décisionnelle composée de magistrats
et de "personnalités de place". Ces réunions
se tiennent tous les 15 jours, mais des réunions impromptues
peuvent être décidées en fonction de l'actualité.
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AUTORITÉ DE RÉGULATION DES TÉLÉCOMMUNICATIONS
(ART)
Le terme de déréglementation, souvent utilisé
pour décrire la nouvelle structure du marché des
télécommunications, est particulièrement
impropre. L'introduction de la concurrence suppose au contraire
une réglementation très stricte du domaine. Non
seulement les États se sont réservés le droit
d'agréer les nouveaux offreurs, mais ils contrôlent
les tarifs des uns et des autres afin d'éviter que les
offreurs historiques n'écrasent leurs petits concurrents.
D'après Le Monde du 13 mai 2000.
Les fondements. Elle a été créée en
application des directives européennes par la loi du 26
juillet 1996 qui a ouvert le secteur des télécommunications
à la concurrence, à compter du 1er janvier 1997.
L'ART est chargé de mettre en oeuvre cette concurrence.
Au sein de l'État, la même autorité ne peut
être actionnaire de l'opérateur public et régulateur,
c'est le principe de l'indépendance qui est un gage d'impartialité
à l'égard de tous les acteurs du marché.
L'ART comprend un collège de cinq membres, trois sont désignés
par le Président de la République, un par le Président
de l'Assemblée nationale et un par le Président
du Sénat. Nommés pour une durée de six ans,
les membres de l'ART sont irrévocables et non renouvelables.
Les missions. L'ART est chargée de favoriser "l'exercice
d'un concurrence effective et loyale". En outre, elle a plusieurs
missions de service public, elle doit veiller "au développement
de l'emploi, de l'innovation et de la compétitivité
dans le secteur des télécommunications" et
prendre en compte "l'intérêt des territoires
et des utilisateurs dans l'accès aux services et aux équipements".
Les compétences partagées avec le ministre chargé
des télécommunications. L'ART est consultée
sur les projets de loi ou de règlements relatifs aux télécommunications
et participe à leur mise en oeuvre. Elle instruit, pour
le compte du ministère, les demandes de licences d'exploitation
de réseaux ouverts au public. Outre les dossiers très
connus de l'UMTS, l'ART a instruit 144 dossiers pour près
de 90 opérateurs autorisés.
Les compétences propres. L'ART délivre les autorisations
d'ouverture et d'exploitation des réseaux indépendants,
réservés à des groupes fermés d'utilisateurs
(réseaux internes à des entreprises, par exemple).
Elle établit et gère la plan de numérotation
national ; elle attribue les ressources en fréquences et
en numérotation aux opérateurs et aux utilisateurs,
dans des conditions objectives, transparentes et non discriminatoires.
L'ART a fixé les tarifs d'interconnexion, c'est-à-dire
le prix que doivent payer les concurrents de France Télécom
pour l'utilisation de sa boucle locale. La numérisation
rend en effet aisée l'intégration de "bouts"
de réseau possédés par différents
opérateurs dans des conditions parfaitement transparentes
pour l'utilisateur. L'ART définit aussi les tarifs en matière
d’accès au réseau internet, notamment pour
l’ADSL. De plus, l'ART a pesé sur le gouvernement
pour imposer la technique "du concours de beauté"
au détriment de l'appel d'offres pour la mise en vente
des fréquences qui ont permis la mise en place du réseau
UMTS.
L'ART organise des auditions et des consultations publiques (UMTS,
téléphonie sur internet, concurrença sur
la boucle locale, accès à internet par le réseau
téléphonique).
L'ART peut sanctionner tout manquement des opérateurs aux
dispositions législatives ou réglementaires. Elle
peut aussi prendre des mesures de suspension temporaire ou définitive
d'une licence ou infliger une amende pouvant aller jusqu'à
5 % du chiffre d'affaires de l'opérateur en cas de récidive.
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AVANTAGES ABSOLUS ET AVANTAGES RELATIFS
Les auteurs classiques Adam SMITH et David RICARDO ont montré
que l'ouverture des frontières se traduisait par un gain
pour tous les échangistes. Pour eux (et pour MARX aussi),
le commerce extérieur est un facteur de productivité.
Ils ont élaborés les théories classiques
du commerce international.
Adam Smith est l'auteur de la théorie des avantages absolus.
Trente ans plus tard, David Ricardo mettra en évidence
l'importance des coûts relatifs. La théorie des avantages
relatifs ou avantages comparatifs a remis en cause les préceptes
formulés par Adam Smith. Les possibilités de production
des divers pays sont très différentes. Chaque pays
pourrait essayer de produire les quantités de marchandises
dont il a besoin et donc de vivre de manière autarcique.
Par exemple, la France pourrait faire circuler ses véhicules
avec de l'alcool agricole, les automobiles iraient moins vite,
le carburant serait plus cher à produire, mais le pays
serait indépendant sur le plan énergétique.
§1.- La loi des avantages absolus Adam SMITH, 1776
C'est SMITH (le fondateur de l'école libérale classique)
qui va montrer, le premier, que, dans certaines circonstances,
les pays trouvent un avantage réciproque à échanger.
Il le fait dans " Recherche sur la nature et les causes des
richesses des nations ", livre publié en 1776 dans
lequel il louange le marché. Il reprend le " Laisser-faire,
laissez-passer " de Vincent de Gournay pour préconiser
une liberté totale de circulation des biens, des capitaux
et des personnes entre les nations. Adam Smith, qui est considéré
comme le père du libre-échange, dans sa théorie
des avantages absolus, pensait qu'un produit ne pouvait être
exporté que si les producteurs disposaient de coûts
plus faibles et donc d'une productivité plus élevée
que leurs concurrents. Adam Smith raisonnait en termes de coûts
absolus.
Prenons un exemple pour comprendre les raisonnements successifs
de ces deux économistes : l'Angleterre dispose de 8 000
heures de travail et l'Italie de 10 000 heures de travail. L'Angleterre
et l'Italie peuvent fabriquer des machines et des lots de vêtements.
Pour fabriquer 1 machine, il faut 80 heures en GB et 120 en Italie.
Pour fabriquer 1 lot de vêtements, il faut 90 heures en
GB et 100 heures en Italie. Dans notre exemple, nous constatons
que l'Angleterre est avantagée tant pour la production
de machines que pour la production de vêtements. En effet,
l'état d'avancement des techniques en Angleterre permet
de fabriquer une machine en 80 h et un lot de vêtements
en 90 h tandis qu'il faudra 120 h pour une machine et 100 h pour
un lot de vêtements en ItalieGrèce. On aurait donc
tendance à penser, au premier degré, que l'Angleterre
peut se spécialiser dans la production de machines et de
vêtements et que l'Italie aurait tout intérêt
à concentrer ses efforts dans d'autres domaines de production.
On peut d'ores et déjà dire que l'Angleterre dispose
d'un avantage sur l'Italie pour produire des machines et des vêtements.
" L'avantage absolu est la possibilité pour un pays
de produire un bien avec moins de facteur de production (intrant)
que partout ailleurs dans le reste du monde. " Jean-Louis
MUCHHIELLI. Avec la théorie des avantages absolus, le pays
qui dispose, pour la fabrication de tel ou tel produit, d'une
productivité plus élevée que celle de ses
concurrents doit se spécialiser dans la production de ce
produit. Dans l'exemple que nous avons cité, l'Angleterre
devrait donc se spécialiser pour les deux types de production
(machines, vêtements). Aucun échange réciproque
n'est donc justifié avec l'Italie.
Adam Smith applique alors le principe de la division du travail
au contexte international. Si chaque pays, après ouverture
à l'échange, se spécialise dans le produit
pour lequel il a un avantage absolu, il en résulte un gain
mondial. Mais il faut un avantage absolu.
En revanche, l'absence de tels avantages entre pays ayant des
niveaux très différents de développement
semble exclure le développement d'échanges car le
pays plus développé des pays est susceptible de
bénéficier de la productivité la plus élevée
dans tous les secteurs. C'est David Ricardo dont le nom est systématiquement
cité dès lors que l'on évoque les théories
classiques du commerce international qui remettra en cause cette
théorie en montrant que le raisonnement doit s'effectuer
non pas en termes de coûts absolus met en termes de coûts
relatifs.
§2.- La loi des avantages comparatifs David RICARDO, 1817
Complétons le tableau précédent en y adjoignant
les coûts relatifs. Nous retrouvons le fameux exemple de
Ricardo. Pour fabriquer 1 000 litres de vin, le Portugal a besoin
de 80 heures et la Grande-Bretagne de 120 heures (avanatge au
Portugal). Pour fabriquer 50 mètres de drap, il faut 90
heures au Portugal et 100 heures en Angleterre (avantage Portugal).
Ricardo calcule alors les coûts relatifs, pour le vin, celui-ci
est de 80/90 = 0,88 et pour l'Angleterre de 120/100 = 1,2. Pour
le drap, le coût relatif lusitanien est 90/80 =1,125 et
pour l'Angleterre de 100/120 = 0.83.
Le Portugal a un avantage absolu dans les deux productions : pour
produire 1 000 litres de vin ou 50 mètres de drap, il faut
une moins grande quantité de travail au Portugal qu'en
Angleterre. D'après la loi des avantages absolus, soit
l'Angleterre achète les deux produits au Portugal, soit
elle décide de ne pas maximiser son bien-être et
elle fabrique les deux produits. Le grand mérite de Ricardo
a été de montrer que le flux d'échange réciproque
ne dépend pas de l'existence d'un avantage absolu pour
chaque pays mais de la seule différence des rapports de
coûts entre les pays. Reportons-nous à l'exemple
du tableau et examinons les coûts relatifs, nous constatons
que les rapports de coûts concernant la fabrication du drap
en Angleterre et au Portugal jouent nettement en faveur de l'Angleterre
- le rapport est de 0,83 pour l'Angleterre et de 1,125 pour le
Portugal. L'Angleterre dispose donc d'un avantage relatif sur
le Portugal pour la production de drap. Concernant au contraire
la production de vin le rapport est de 1,2 pour l'Angleterre et
de 0,88 pour le Portugal, lequel dispose donc d'un avantage relatif
sur l'Angleterre en ce qui concerne la production de vin. D'après
la théorie des avantages relatifs, l'Angleterre a donc
intérêt à se spécialiser dans la production
de drap et à l'exporter vers le Portugal tandis que ce
dernier a intérêt à se spécialiser
dans la production de vin et à l'exporter vers l'Angleterre.
La condition nécessaire et suffisante pour l'existence
d'échanges internationaux entre deux pays produisant les
mêmes marchandises est que les coûts relatifs de chacun
des deux produits soient différents dans les deux pays.
Lorsque cette condition est remplie, Ricardo a montré que
chaque pays a intérêt à se spécialiser
dans la production de la marchandise pour laquelle il a la plus
grande supériorité, soit, dans notre exemple, l'Angleterre
dans le drap, et le Portugal, dans le vin. La logique ricardienne
de la loi de l'avantage comparatif est que le flux d'échange
créé par cette spécialisation va profiter
aux deux partenaires. Cette superbe démonstration illustre
la position affirmée de Ricardo en faveur de l'abolition
des " corn-laws ". " Il est toujours avantageux
pour les deux pays de commercer, à condition qu'ils se
spécialisent dans le bien pour lequel ils ont le plus grand
avantage absolu ou le plus petit désavantage absolu.
" Ainsi, pour que les deux pays trouvent un bénéfice
à l'échange, il faut qu'ils puissent importer un
produit relativement moins cher qu'il ne leur coûterait
à fabriquer à l'intérieur de leurs frontières,
et vendre à l'étranger (exporter) un produit plus
cher que ce qu'ils pourraient le vendre en autarcie sur le territoire
national. " Jean-Louis MUCCHIELLI
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