En collaboration avec J.Panzar et B.Willig, dans "Contestables
markets and the théorie of Industrie structure"(1982),
W.Baumol montre que certaines situations, des entreprises qui
sont en petit nombre et qui offrent le même bien peuvent
être efficientes.
Pour cela, il faut que ces entreprises puissent
être "contestées" par d'autres, ces dernières
étant susceptibles de les supplanter. Cette présence
d'entreprises candidates "potentielles" à la production
d'un bien suffit à éviter qu'une entreprise profite
de sa position dominante. Ainsi, le rôle de l'Etat ne consisterait
pas à surveiller ou à imposer un certain nombre
de contraintes d'ordre règlementaire, mais à créer
les conditions pour qu'elles puissent être "contestées".
Parmi les "configurations d'industrie" possibles du modèle,
certaines configurations réalisables sont "soutenables"
si aucune entreprise extérieure à l'industrie
ne peut offrir un bien produit par celle-ci à un prix
inférieur ou égal au prix de la configuration,
tout en faisant un profit positif.
Dans ce cas particulier
de concurrence, le rôle de l'Etat consiste donc à
créer les conditions de réalisation de ces marchés
parfaitement contestables, c'est-à-dire "toute situation
où les configurations réalisables ne peuvent être
des équilibres que si elles sont soutenables".
Les hypothèses de base
sont proches de celles qui forment le socle de la concurrence
pure et parfaite. En particulier, les entreprises qui veulent
produire un bien, peuvent le faire sans coût d'installation
et instantanément.
Cette analyse est correcte à court terme, ainsi que
dans le contexte de Cournot-Nash et celui de la théorie
des jeux. Même si le prix n'est que très légèrement
supérieur au coût chez le monopoleur ou la firme
dominante, ceux-ci seront immédiatement chassés
du marché.
Le point central de la théorie de la "contestabilité"
est le monopole pur. Le monopoleur est si totalement inhibé
par la menace d'une entrée qu'il respecte intégralement,
en matière de prix, les conditions de la concurrence
pure.
Les critiques apportées à cette théorie
portent surtout sur l'absence de coûts d'entrée
et de sortie, ainsi que sur la passivité des entreprises
en place devant la menace d'entrée d'entreprises concurrentes.