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Jean-Baptiste COLBERT (France, 1619-1683)

Il commença sa carrière en gérant la fortune de Mazarin.

Son système (que l’on appellera le colbertisme) repose sur des principes mercantilistes énoncés par Montchrestien et Laffemas : le commerce international devait permettre de dégager un excédent de la balance commerciale afin que les métaux précieux entrent dans le royaume.

Le colbertisme donna un essor à l’industrie : l’État, en investissant, encouragea la création de manufactures d’État (Gobelins, Beauvais, la Savonnerie) ; ou en accordant des privilèges, il favorisa la naissance de manufactures privées (Saint-Gobain) et la création de grandes monopoles pour le commerce extérieur comme la compagnie des Indes orientales (1664), des Indes occidentales.

Ces manufactures, placées dans le cadre d’un strict dirigisme furent protégées par un tarif douanier prohibitif. Les importations de produits finis furent frappées par des droits de douane très importants et les exportations furent encouragées par le développement des infrastructures commerciales et par l’expansion coloniale.

Ces manufactures étaient chargées de produire des biens exportables (draps, acier, produits de luxe : draps, étoffes, tapisseries, cristallerie).
Il encouragea le commerce, protégea les sciences, les lettres et les arts, et favorisa également la recherche en créant l'Académie des sciences (1666), l'Observatoire de Paris (1667) où Huygens et Cassini furent appelés, l'Académie d'architecture (1671).
En 1668, il est nommé secrétaire d'État à la Maison du roi et en 1669, il devient secrétaire d’État au Commerce et à la Marine. Il construit une flotte de guerre de 276 bâtiments. En 1681 la France, victorieuse sur mer comme sur terre, comptait 176 bâtiments de guerre, tandis que, quelques années auparavant, elle en avait à peine une cinquantaine.
Il développa les infrastructures favorisant les échanges commerciaux : canaux, routes royales. Il fit planter la forêt de Tronçais pour la construction navale. Il fit réparer les grandes routes, en ouvrit plusieurs, et joignit les deux mers par le canal du Languedoc.
Il fit paver et éclairer Paris, embellit cette ville de quais, de places publiques, de portes triomphales (Portes St-Denis et St-Martin) ; on lui doit aussi la colonnade du Louvre et le jardin des Tuileries.
Avec son fils, Jean-Baptiste Colbert, marquis de Seignelay, il fait venir des villes hanséatiques des artisans, constructeurs, cordiers, pour installer des chantiers ou arsenaux de construction navale dans les ports principaux du royaume. Pour assurer le recrutement des équipages, il n'a pas recours, comme l'Angleterre, à la presse, ou enrôlement forcé des matelots de la marine marchande, mais à un nouveau procédé appelé l'inscription maritime. Par contre il demande aux juges de privilégier la condamnation aux galères, y compris pour le délit de vagabondage.
Il institua des compagnies commerciales : Compagnie des Indes Orientales (Océan indien), Compagnie des Indes Occidentales (Amériques), Compagnie du Levant (Méditerranée et Empire ottoman) et Compagnie du Sénégal (Afrique) et est l'instigateur du commerce triangulaire des esclaves et l'auteur du code noir. Il est aussi à l'origine de la création de comptoirs : Pondichéry (1670) et de ce qui fut le début du peuplement en Nouvelle-France (Amérique du Nord).
Il s'opposa au secrétaire à la Guerre, Louvois, jugé trop dépensier des fonds publics. Celui-ci intrigua contre lui auprès de Louis XIV à tel point que Colbert était sur le point d'être disgracié quand il mourut le 6 septembre 1683, rue des Petits-Champs, laissant Claude Le Peletier lui succéder au poste de contrôleur général des finances.

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