John HICKS (1904-1989), propose, en 1937, le modèle IS-LM,
inspiré de la pensée de Keynes, et sur lequel sont
bâtis la plupart des modèles macro-économiques
actuels. L'ouvrage principal de Hicks est "Value and capital
: an inquiry into some fundamental principles of economic theory".
Son projet consiste à reprendre la théorie de l'équilibre
général, dans une perspective proche de celle de
Léon Walras, en donnant une place essentielle aux conséquences
des comportements maximisateurs individuels. Dans la version de
base, le modèle comporte trois marchés : les biens,
la monnaie et les titres (actions, obligations et bons du trésor,
qui n'apparaissent pas explicitement). On raisonne en termes d'agrégats
: l'ensemble des biens est assimilé à la production
nationale Y, évaluée en unités monétaires.
Cela comprend les biens de consommation C, les biens d'investissement
des entreprises I et les dépenses gouvernementales G.
On a par définition : Y=C+I+G.
La production a pour contrepartie des revenus (salaires, profits,
intérêts), dont les ménages sont les bénéficiaires.
Ces revenus sont soit utilisés pour l'achat de biens de
consommation C, soit épargnés (S, pour saving).
On a donc :
Y=C+S et S=I+G
Il convenait, une fois ces égalités comptables posées,
de postuler des relations causales entre ces variables. Keynes
avait introduit l'idée d'une "Fonction de consommation",
selon laquelle la consommation globale des ménages croît
avec le revenu national, mais à un rythme plus faible.
Par conséquent, l'épargne augmente aussi avec le
revenu, mais plus rapidement.
Une autre hypothèse faite par Keynes est que l'investissement
I diminue lorsque le taux d'intérêt i augmente. La
relation d'équilibre s'écrit alors :
S(Y)=I(i)+G
Le lien implicite entre le revenu Y et le taux d'intérêt
i permet de tracer la courbe IS ci-dessus : à une baisse
du taux d'intérêt, correspond une hausse de l'investissement
et donc, en raison du multiplicateur Keynésien, une hausse
du revenu.
Concernant la courbe LM, le modèle suppose que l'offre
M de monnaie est exogène, (fixée par les autorités
et donc externe à l'activité économique elle-même),
et qu'elle est confrontée à une demande L (comme
Liquidité de la monnaie). Cette demande est, d'une part,
fonction croissante du revenu Y, puisqu'elle augmente avec les
transactions ; elle est d'autre part une fonction décroissante
du taux d'intérêt, car plus celui-ci est élevé,
plus il en coûte de détenir de la monnaie qui ne
rapporte rien. Si on note la demande de monnaie : L(Y,i) =L1(Y)
+ L2(i), on obtient, à l'équilibre :
M=L(Y,i)
et donc :
M=L1(Y) + L2(i)
Cette égalité définit une relation implicite
entre le revenu Y et le taux d'intérêt i, représentée
par la courbe LM. Une hausse du revenu est donc accompagnée
d'une hausse du taux d'intérêt.
L'équilibre du modèle est un couple (Revenu, Taux
d'intérêt), qui vérifie à la fois la
relation IS (qui donne l'équilibre sur le marché
des biens) et l'équation LM (qui donne les équilibres
sur le marché de la monnaie), à l'intersection des
deux courbes (E).
Il existe un "Modèle IS-LM en économie ouverte",
dont la construction se fait en prenant en compte les flux de
marchandises avec l'extérieur (Importations et Exportations)
; On ajoute les mouvements de capitaux avec des taux de change
fixes ; On suppose enfin que les taux de change peuvent varier.
On évolue alors vers le "Modèle de Mundell-Fleming",
la référence de la macro-économie ouverte.
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