Quelles crises, quelles solutions ?
Introduction :
- Une crise aux dimensions multiples : on pense spontanément
à la crise économique mais en fait il existe une
triple dimension : économique, sociale et politique. Faire
réfléchir aux liens qui unissent ces différentes
dimensions, au contraire d’un schéma déterministe.
- Qu’est-ce qu’une crise au sens économique
?
- on sait depuis longtemps qu’il existe des cycles
dans les économies capitalistes : les phases d’expansion
sont suivies de phases de récessions puis de reprise selon
le schéma suivant (rappel des analyses de Schumpeter et
études des enchaînements)
- au sens strict, on parle de crise pour désigner
le point de retournement dans un cycle, au sens plus large cela
désigne les périodes où les différents
indicateurs sont orientés de façon négative.
De ce point de vue, ce qu’on considère comme une
crise et qui débute au début des années 70
(premier choc pétrolier sert généralement
de référence) est une crise un epu atypique par
rapport à celle qui avaient précédé
au point que certains économistes refusent le terme de
crise pour désigner la période qui suit celle des
trente glorieuses et dont nous ne sommes pas nettement sortis.
Quelles étaient les caractéristiques des crises
traditionnelles, quels indicateurs de la crise :
- chute de la production
- baisse des prix : on appelle ce phénomène la déflation
- montée du chômage
- baisse des salaires
- nombreuses faillites
Pour la période qui suit celle des trente glorieuses :
- pas de chute de la production mais seulement une croissance
ralentie (sauf en France pour les années 75 et 93), il
s’agit donc plutôt d’une période de croissance
molle (expression de J.P. Fitoussi)
- pas de chute des prix, au contraire, plutôt une inflation
forte jusqu’au début des années 80. La combinaison
inédite d’une stagnation de la production et d’une
inflation a été baptisée stagflation
- pas de baisse du pouvoir d’achat des ménages (rappel
sur les déterminants du pouvoir d’achat)
Alors qu’est-ce qui fait malgré tout parler de crise
? :
- la montée très forte du chômage (au-delà
d’1 million de chômeurs ce sera la Révolution
!)
- la montée des déséquilibres extérieurs,
notamment solde négatif de la balance commerciale
- l’inflation dans un premier temps a posé problème
parce que ça crée des déséquilibres
dans la répartition des richesses.
On retrouve d’ailleurs dans ce tableau les quatre indicateurs
du " carré magique ", proposé par Kaldor
pour résumer la situation économique d’un
pays : emploi, inflation, solde commercial et croissance.
I. Les approches conjoncturelles de la crise et du chômage
A. Le débat entre keynésiens et néo-classiques
1. L’apport de Keynes à l’analyse des crises
a. La position des prédécesseurs de Keynes, classiques
et néo-classiques :
- une crise durable impossible si on laisse jouer les mécanismes
de marché
- à part quelques précurseurs comme Malthus ou Sismondi,
les économistes jusqu’à Keynes pensaient qu’il
pouvait exister des fluctuations de l’activité économique
mais qu’elles n’étaient que passagères
et que le retour à l’équilibre était
automatique grâce à une régulation par les
mécanismes de marché. De ce point de vue, on pourrait
dire qu’encore aujourd’hui les économistes
néo-classiques privilégient une approche en termes
de cycles économiques, de déséquilibres passagers
suivis d’un retour à l’équilibre sans
qu’une intervention conjoncturelle de l’Etat soit
nécessaire pour rétablir les équilibres.
On résume généralement cette position par
la loi de Say : " toute offre crée sa propre demande
", impossibilité d’une crise liée à
une insuffisance de débouchés, de demande
- l’exemple du chômage ou comment un déséquilibre
peut se résorber spontanément, sans intervention
extérieure au marché
b.La crise de l’entre-deux guerres et le renouvellement
des analyses avec Keynes
2. Les conseils de Keynes en matière de politique économiques
anti-crise
a. La politique budgétaire
b. La politique monétaire
c. Ces conseils sont massivement suivis pendant les Trente Glorieuses
dans l’ensemble des pays développés
B. Les réponses conjoncturelles à la crise qui
débutedans les années 70
1. Les réponses au premier choc pétrolier
a. Les conséquences du choc : la stagflation et la remise
en cause de la courbe de Philipps
b.Les politiques anticrise restent très keynésiennes
- les mesures d’inspirations keynésienne
- les limites de ces mesures
2. Les réponses au second choc pétrolier et le
retour en grâce des politiques libérales
a. au nom de la contrainte extérieure
b. au nom de l’endettement public
c. l’adoption d’une stratégie de désinflation
compétitive et de politiques de flexibilité sur
le marché du travail
3. Les échecs des politiques conjoncturelles expliquent
le succès d’analyses plus structurelles pour expliquer
les déséquilibres et le chômage en particulier:
a. Le retour en grâce de Schumpeter
b. Le renouvellement des analyses néo-classiques du marché
du travail
c. L’école de la régulation
d. L’appel à des analyses plus sociologiques des
déséquilibres
II. Développement du chômage et crise du lien social
A. Qu’est-ce qui peut faire le ciment d’une société
ou la question du lien social
- une vieille question posée par les sociologues dès
le 19ème siècle, au moment de la fondation de la
sociologie
- une question posée avant eux parles philosophes politiques
puis par les économistes
- l’analyse proposée par Durheim : le rôle
de la socialisation et des fonctions d’intégration
et de régulation
B.Comment penser le lien social dans une société
fortement différenciée ? La réponse proposée
par Durkheim passe par le travail
C. Le développement d’un chômage de masse
remet en cause une solidarité fondée sur le travail
1. Les liens entre protection sociale, Etat-Providence et travail
2. La crise de l’Etat-Providence pose la question des formes
de la solidarité dans nos sociétés
III. Quelles solutions pour lutter contre l’exclusion et
restaurer le lien social?
A. Lutter contre l’exclusion : au nom de quoi ?
- au nom de la justice sociale ?
- au nom de la paix sociale ?
- au nom de l’efficacité économique ?
B. Comment lutter contre la montée de l’exclusion
: les solutions à inventer.
- vers un partage du travail ?
- vers une autre politique de formation des adultes ?
- le rôle de l’école ? |