On peut citer Galbraith : "Dans la grande entreprise, les
décisions importantes sont prises, non par une personne
isolée, mais par beaucoup de gens. Nul n'a, à lui
tout seul, tous les éléments nécessaires
pour décider de lancer un nouveau produit, d'ouvrir une
usine supplémentaire ou de s'implanter sur de nouveaux
marchés. Il faut faire appel aux connaissances, à
l'expérience et au jugement des gestionnaires, des directeurs
commerciaux, des ingénieurs, des scientifiques, des avocats,
des comptables, des chefs du personnel ou de tous les autres dépositaires
d'un savoir spécialisé. Chacun contribue en apportant
la parcelle de son expérience de spécialiste.
C'est à cet appareil collégial de décision
que j'ai donné le nom de technostructure ".
Dans la société moderne, la "technostructure"
contrôle la gestion de la firme selon ses objectifs et
motivations propres. Avec le développement de l'entreprise,
la technostructure s'empare de tous les leviers du pouvoir.
Dans les grandes sociétés, le pouvoir tend à
passer du propriétaire au gestionnaire. Des études
des années trente (G.Means et A.Berle) montrèrent
que la moitié des grandes entreprises américaines
d'alors étaient contrôlées par leurs "management"
(groupe d'actionnaires).
Pour Galbraith, les conséquences du développement
de la technostructure sont d'une part, la modification de la
nature des objectifs de l'entreprise, et d'autre part le rétrécissement
de l'écart entre entreprise privée et entreprise
publique (Théorie de la convergence).
J.K.Galbraith : "The new industrial state", Huoghton
Mifflin, 1967.