Né en 1911, Trygve Haavelmo, économiste norvégien,
reçoit le prix Nobel en 1989 pour sa recherche en économétrie.
Il permet de surmonter deux difficultés liées à
la confrontation des tests empiriques et des théories économiques
:
- D'une part, l'impossible concordance
exacte entre les relations théoriques formelles et
les données statistiques.
- D'autre part, l'économie, contrairement
à d'autres sciences, ne peut pas être l'objet
d'expériences en laboratoire.
Les travaux de l'auteur, dès 1941, ont permis de résoudre
ces deux problèmes. D'abord par l'approche probabiliste,
qui s'appuie sur l'inférence statistique. Cette méthode
suppose que les données économiques sont le fruit
de variables aléatoires qui suivent des lois de probabilité.
Il est alors possible, à partir d'un échantillon
de valeurs prises par ces variables, d'estimer les paramètres
qui caractérisent la population. L'inférence statistique
permettait la confrontation de la théorie économique
à la réalité des faits.
Mais le problème de l'interdépendances entre
les données économiques devait encore trouver
une solution. Comment spécifier, identifier et estimer
les relations économiques précises si les comportements
dépendent les uns des autres ? L'auteur est le premier
à fournir une construction mathématique explicite
permettant de résoudre le problème de l'identification
d'un modèle.Enfin, il conçoit une méthode
d'estimation simultanée des modèles aux relations
interdépendantes.
T.Haavelmo a établi, dans le cadre du multiplicateur
Keynésien, un théorème selon lequel une
augmentation équilibrée du budget provoque une
hausse du même montant du revenu national. Autrement dit,
la politique économique consistant à augmenter
les dépenses de l'Etat en les finançant par l'impôt
n'est pas "neutre" en ce qui concerne le revenu national,
puisqu'elle a pour conséquences d'augmenter celui-ci.
Contrairement à ce qu'on croit souvent, il n'est pas
nécessaire qu'il y ait déficit budgétaire
pour que l'économie soit stimulée.
En fait, dans la fonction de consommation keynésienne,
seule une partie du revenu est consommée; les impôts
diminuent cette consommation, mais l'effet négatif qui
s'ensuit sur la dépense globale est plus que compensé
par la hausse de celle-ci, due principalement aux dépenses
gouvernementales.
Ainsi, selon l'auteur, dans une économie où il
n'y a pas le plein emploi, le gouvernement peut réduire
le chômage en augmentant ses dépenses tout en maintenant
un budget équilibré.