Né dans une famille riche (père
industriel dans le textile) à Liverpool en 1835, il connaît
la ruine en 1847.
Ce qui l'empêche, pourtant élève doué,
d'intégrer Oxford ou Cambridge. Grand consommateur de livres,
il part en Australie, à 19 ans. Esprit éclectique,
il accumule de nombreuses connaissances et publie une oeuvre abondante
dans laquelle il va révolutionner les idées sur
la valeur et mettre, à son tour, l'accent sur l'importance
des mathématiques en économie : "L'économie,
si elle veut être une science, doit être une science
mathématique".
"Très influencé par le positivisme
d'Auguste COMTE, il soutient que les économistes doivent
formuler des relations mathématiques entre les grandeurs
caractéristiques de l'économie et les vérifier
par le calcul statistique, de façon que leurs assertions
ne relèvent pas de la simple intuition ou d'une démarche
politique prédéfinie. Il pose en fait les bases
de ce qui deviendra l'économétrie. Son ouvrage de
1879, le plus célèbre en la matière met en
parallèle une série chiffrée de la production
anglaise et une chorologie des éruptions solaires, il établit
un lien mathématique entre les deux et déduit que
l'agitation du soleil, en perturbant le climat, modifie les récoltes
et fixe les rythmes d'évolution de la production. Cet ouvrage
suscitera une vaste polémique, certains le prenant comme
exemple de raisonnement farfelu s'appuyant sur des résultats
mathématiques hâtivement interprétés.
Pourtant les physiciens d'aujourd'hui, qui connaissent mieux les
cycles qui caractérisent l'activité solaire et leurs
conséquences climatiques, ne sont pas loin de donner raison
à Jevons, après un siècle de sarcasme sur
son livre, présenté comme la caricature des abus
de la modélisation." Jean-Marc DANIEL (Le Monde 28/11/2000),
professeur à l'ESCP-EAP.
Dans son livre de 1871 ("La théorie
de l’économie pure"), il reprend le concept
d'utilité de BENTHAM pour expliquer le comportement des
consommateurs en formulant le principe de l’utilité
marginale : les individus rationnels fondent leurs choix sur l'utilité
supplémentaire, ou marginale, de chaque bien.
Ce livre inaugure une approche marginaliste (en même temps
que WALRAS et MENGER) en faisant du fondement de la valeur l’utilité
marginale. Il va révolutionner la théorie de la
valeur en lui enlevant d'ailleurs son aspect philosophique hérité
de Saint-Thomas d'Aquin. Il dénègue la valeur-travail
en montrant, après Jean-Baptiste SAY, que le prix d'un
objet correspond à l'utilité qu'il procure à
son acheteur. Mais il va plus loin puisqu'il estime, en outre
que cette utilité est mesurable (utilité ordinale)
et qu'elle varie en fonction des quantités consommées.
Le raisonnement marginaliste est né. Il constate que plus
on consomme d'un même bien, moins l'utilité marginale
est forte, celle-ci qu'il appelle "degré final d'utilité"
est donc décroissante. Il démontre que, mathématiquement,
cette utilité marginale est la dérivée de
la fonction qui relie l'utilité totale aux quantités
consommées; et que la dérivée seconde de
la fonction est négative, ce qui explique la décroissance
de l'utilité marginale. Pour Jevons, lorsqu'un acheteur
acquiert une unité supplémentaire d'un bien sur
un marché, son plaisir est égal au degré
final d'utilité et son déplaisir est égal
au prix qu'il doit acquitter. Tant que le prix à payer
(son déplaisir) est inférieur à l'utilité
marginale (son plaisir), le consommateur continue à acheter.
Il s'arrête de consommer davantage de ce produit lorsque
l'utilité marginale est égal au prix qu'il doit
payer. Notons bien que ce raisonnement est un raisonnement individuel
et, qu'en conséquence, chaque individu agira selon des
goûts personnels.
"Les prix ne représentent pas les quantités
de travail incorporés dans la production des objets, mais
dans la hiérarchie des satisfactions que procure aux consommateurs
l'acquisition d'une unité supplémentaire de chacun
des biens disponibles sur le marché." J. M. Daniel
Enfin, en 1875, dans son essai sur la monnaie
et les mécanismes de l'échange, il propose de remplacer
l'or par un panier de marchandises comme référent
monétaire.
1871, "La théorie de l’économie
pure ", le début du marginalisme.
1875, "La monnaie et le mécanisme de l'échange",
des propositions d'étalon monétaire.
1879, "Les crises commerciales et les taches du soleil",
ou le début de l'économétrie.
1882, "Les relations de l’État et du marché
du travail ", livre dans lequel il veut montrer la supériorité
du libéralisme sur le socialisme.
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