L'auteur s'est tout particulièrement intéressé
aux phénomènes de croissance et de répartition,
dans une optique "post-keynésienne", c'est-à-dire
qu'il adopte un point de vue critique à l'égard
des théories néo-classiques, et pense comme Keynes
que le capitalisme conduit rarement au plein emploi ou à
une croissance régulière.
Afin de désigner certains faits "typiques"
de l'économie, qui peuvent être significatifs sans
pouvoir être chiffrés, Nicholas Kaldor emploie
l'expression de "faits stylisés". Ces derniers
portent sur des agrégats, et en tout cas des grandeurs
macro-économiques. L'étude des séries chronologiques
a d'ailleurs souvent pour but d'essayer de dégager, puis
d'expliquer, des faits stylisés (tendances, cycles ...).
Kaldor fait également des propositions sur la fiscalité
: selon lui, un seul impôt sur la dépense pourrait
remplacer tous les autres, tout en respectant l'objectif de
justice sociale et l'efficacité économique. Il
conviendrait de prendre en compte le flux de dépenses
annuel qui dépasse largement le revenu imposable (patrimoine,
avantages en nature ...). On déterminerait ensuite, pour
chaque individu, ses encaisses en début d'exercice (monnaie,
actions, gains, profits, emprunts ...), dont on retrancherait
les remboursements, les investissements. On obtiendrait alors
la " dépense imposable" sur laquelle serait
calculé l'impôt. Celui-ci serait alors réellement
basé sur le niveau de vie et prendrait en compte tous
les revenus tout en favorisant l'épargne et l'investissement
(non taxés). Il reste cependant un problème d'accès
à toutes ces informations confidentielles.
Sur le plan monétaire, Kaldor est en opposition avec
Friedman, qui proposait aux gouvernements des "cibles monétaires",
dans le but de maîtriser la croissance de la masse monétaire.
Or les agents "rationnels" ne respectent pas les contraintes
qui leurs sont imposées, (N.Kaldor : "Le fléau
du monétarisme", Economica, Paris 1985), et dans
les années 1970, plus les gouvernements fixaient une
cible précise à l'évolution de la masse
monétaire, plus cette évolution devenait erratique.
Depuis cette époque, le principal levier utilisé
par les banques centrales est celui des taux d'intérêt,
et non plus celui de la masse monétaire.