Économiste américain professeur à Standford
conseiller économique du Président Reagan, Arthur
Laffer est considéré comme un des fondateurs de
l’économie de l’offre (supply side economics).
La "courbe de Laffer" : au-delà d’un certain
taux d’imposition, la masse des impôts encaissée
par l’Etat et les collectivités publiques se réduit
par suite d’une réduction de l’incitation au
travail ou à l’activité (effet pervers de
la fiscalité qui affecte le travail, c’est-à-dire
la production et donc les ressources de l’Etat). Mais cette
courbe n’a jamais vraiment été vérifiée
et correspond plutôt à une intuition ...
A la fin des années 70, Arthur Laffer illustre l'idée
selon laquelle il existe un niveau maximal de taxation au delà
duquel le produit de l'impôt diminue. Avant "t",
une augmentation de la pression fiscale engendre un hausse des
recettes pour l'Etat. Après ce point, l'effet désincitatif
sur l'offre de travail l'emporte sur les recettes attendues.
"Trop d'impôts tuent l'impôt" et "Les
hauts taux tuent les totaux" : mais comme aucune étude
empirique n'a été effectuée, personne ne
peut situer précisément ce taux, et ce dernier ne
sera pas constant, car les besoins d'un Etat ne sont pas toujours
les mêmes.
Déjà d'autres économistes avant Laffer,
comme Jean Baptiste Say disait "qu'un impôt exagéré
détruit la base sur laquelle il porte". Face à
une augmentation des prélèvements obligatoires (impôts
et cotisations sociales), les investisseurs renoncent à
investir car les gains procurés sont en grande partie amputés
par l'impôt. L'activité s'en trouve ralentie et les
affaires aussi (moins de travail, moins de revenus) de sorte que
l'État rentre moins d'impôts et aura plus de difficultés
à assurer les services publics à moins d'augmenter
encore le déficit public.
Une baisse des impôts, au contraire, devrait encourager
les plus dynamiques et les plus entreprenants à investir
pour gagner de l'argent, les gains étant alors moins touchés
par l'impôt. Ce surcroît d'activités va créer
des richesses dont vont bénéficier tous ceux qui,
directement ou indirectement, y ont participé (salariés,
prêteurs, actionnaires, entreprises, administrations). La
croissance sera relancée. Avec l'augmentation des dépenses
et de celle des revenus, l'État pourrait toucher globalement
un montant plus élevé de recettes fiscales qu'avant
la baisse des impôts. Rappelons que la TVA pèse sur
les dépenses des ménages, l'impôt sur le revenu
sur tous les revenus des ménages tandis que l'impôt
sur les sociétés est calculé sur le montant
des bénéfices réalisés par les entreprises.
Raisonnement cohérent et réaliste, vraisemblable
mais pas certain. Si personne n'aime payer des impôts, surtout
lorsque ceux-ci sont perçus comme étant trop élevés,
il serait vain de croire que le niveau d'activité et le
dynamisme d'une société dépendent principalement
de la charge fiscale.
Car d'autres facteurs entrent aussi en ligne de compte. La confiance
dans l'avenir, le contexte économique général,
la prise de risque des investisseurs.
L'économie n'est pas une science exacte et rien n'est aussi
simple.
Les théoriciens de l'offre avancent que le moyen d'action
essentiel est la réduction des impôts, qui permet
de diminuer le poids des charges fiscales sur les entreprises
et de réduire la pénalisation du travail et de l'épargne.
Pour ces économistes, il convient, parallèlement,
de diminuer les charges de l'Etat-Providence, qui sont à
l'origine de la hausse d'impôts. (Années 80, politique
de Reagan aux Etats-Unis).