Alors que la crise se prolonge dans les années quatre-vingt,
(inflation, chômage, déficits publics, faible croissance),
on assiste au déclin du keynésianisme pur. A la
fin des années quatre-vingt dix, une nouvelle génération
de "néo-keynésiens" apparaît.
Ils conservent de Keynes deux principes majeurs : l'imperfection
du marché et la nécessité de l'intervention
de l'Etat. Ils construisent un nouveau keynésianisme qui
intègre les acquis de la micro-économie ainsi que
les apports des néo-classiques. Les néo-keynésiens
admettent que, outre un sous-emploi lié à une insuffisance
de la demande, le chômage comporte également une
composante offre, c'est-à-dire une rigidité du travail,
une difficulté à gérer la main-d'oeuvre.
Olivier Blanchard parle "d'effets d'hystérésis",
c'est-à-dire qu'une partie du chômage peut persister
par auto-entretien, alors même que ses causes initiales
ont disparu.
Comme le chômage a plusieurs composantes, il convient d'intervenir
à plusieurs niveaux : réduire les coûts du
travail par la diminution des charges sociales sur les bas salaires,
aider à la relance de la demande, aider et soutenir certaines
industries nationales jeunes ou encore fragiles.
L'Etat doit par ailleurs assumer un rôle de stimulateur
dans le décollage économique des pays en développement,
par des partenariats Etat-t-entreprises.
Joseph Stiglitz, économiste en chef de la banque mondiale,
écrit : "Les nouveaux économistes keynésiens
pensent qu'il est pratiquement impossible de concevoir des normes
fixes dans une économie en évolution rapide.
Il s'agit de Grégory Mankiw, George Akerlof, Olivier Blanchard,
Joseph Stiglitz, Stanley Fischer, Lawrence Summers, David Romer,
Edmund Phelps...