Prix Nobel 1993 avec Robert.W.FOGEL, North a contribué
à une analyse plus riche de l'économie en mêlant
histoire et théorie économique, et en donnant
de l'approche néo-classique une vision moins statique.
Ces deux économistes on été récompensé
pour avoir, au début des années soixante, lancé
"La Nouvelle Histoire Economique", ou Cliométrie.
Fogel et North ont développé le projet d'une histoire
économique "scientifique" : les "cliométriciens"
ont utilisé des séries de données historiques
quantitatives, le but étant de pouvoir appliquer des
modèles de comportement explicites, cohérents,
rigoureux et testables empiriquement.
L'apport le plus remarquable de North est de montrer que la
connaissance des facteurs de la théorie néo-classique,
à l'origine de la croissance économique, est largement
insuffisante pour comprendre celle-ci. Il est indispensable
d'analyser la manière dont s'opèrent les transformations
de la vie publique et du droit qui permettent l'apparition des
formes économiques génératrices de croissance.
A partir de l'exemple des Etats-Unis au XIXe siècle et
de l'Europe occidentale de 900 à 1800, il a montré
comment les institutions peuvent créer un environnement
économique et politique favorable, et que la clé
des mécanismes de la croissance d'une économique
réside en somme dans l'organisation efficace de celle-ci.
La thèse fondamentale de North revient à dire
que l'innovation, les économies d'échelle, l'éducation
et l'accumulation du capital ne sont pas les causes de la croissance,
mais seulement ses manifestations. Les causes doivent être
recherchées du côté des aménagements
institutionnels qui vont être plus ou moins favorables
à la croissance.
Deux concepts donnent sa cohérence à la cliométrie
: les coûts de transaction, concept emprunté à
R.Coase (le rôle des institutions est fondamental), et
les droits de propriété, qui sont à la
base des différences de performances des institutions.
D.C.North : "Institutions, institutional change and economic
performance", Cambridge University press, 1990.