Nouvelle économie
classique
Cette nouvelle économie classique (NEC) est présentée
par Lucas, Barro, Sargent et Wallace comme une radicalisation
des thèses monétaristes : prix flexibles, économie
à l'équilibre, chômage naturel, neutralité
à long terme de la monnaie.
La NEC a pour ambition de montrer que :
- la monnaie est neutre, même à court terme, renouant
ainsi avec la vision dichotomique stricte des classiques.
- Les politiques économiques conjoncturelles restent sans
effets sur l'activité réelle, dès lors qu'elles
sont anticipées par les agents.
- Les fluctuations cycliques sont la réponse optimale de
l'économie à des chocs exogènes, ce qui ôte
toute légitimité à l'intervention étatique.
La nouvelle école classique substitue à l'hypothèse
des anticipations adaptatives celle des anticipations rationnelles,
introduites par J.Muth dès 1961 et reprises par R.Lucas
(Prix Nobel 1995) en 1972.
Les agents formulent des anticipations rationnelles dès
lors qu'ils tirent parti de toute l'information disponible pour
établir leurs prévisions ; en conséquence,
les agents ne font pas d'erreurs systématiques de prévision,
comme dans le cas des anticipations adaptatives. Les agents sont
supposés connaître le "bon" modèle
économique ( i.e néo-classique), et savent par exemple
qu'un accroissement de la masse monétaire doit se traduire
par une hausse équivalente du niveau général
des prix.
Enfin, les nouveaux classiques reconsidèrent l'arbitrage
inflation/chômage (courbe de Phillips) en s'appuyant sur
l'hypothèse d'anticipations rationnelles. R.Barro montre
qu'une politique de déficit budgétaire financée
par l'emprunt reste sans effetsur l'activité économique
(Théorème d'équivalence ou de Barro-Ricardo),
dans la mesure où les agents ne sont pas victimes de l'illusion
fiscale : ils anticipent la hausse des impôts destinée
à rembourser l'emprunt, et les ménages constituent
une épargne d'un montant équivalent à l'endettement
public. La politique de relance par la consommation ne peut alors
qu'être un échec. |