Nouvelles
théories de la
croissance
Les théories de la croissance ont connu trois grandes
phases de développement :
- Tout d'abord, les travaux de Harrod (1948) et Domar (1947)
: la première conclusion du modèle avance que l'investissement
est proportionnel au stock de capital, ce qui détermine
le taux tendanciel de croissance, à la fois du capital
et de la production. Ce taux de croissance est le produit du taux
d'investissement (ratio investissement/production) par la productivité
moyenne du capital (ratio production/capital).
Mais l'observation de l'économie réelle aurait
dû montrer des alternances de périodes d'accroissement
ou de chute du taux de chômage ou encore de l'utilisation
des capacités de production, ce qui n'a pas été
le cas. De plus, si l'on suit les conclusions du modèle,
il suffit d'augmenter le volume d'investissements pour augmenter
son taux de croissance industrielle de long terme. On peut se
demander alors pourquoi si peu de pays ont trouvé la route
d'une croissance rapide.
- La réponse néo-classique à ce problème
fut de considérer la productivité moyenne du capital
comme endogène, (variable déterminée "à
l'intérieur" du modèle, et donc étant
la cause d'une variable exogène ) et donc de même
le gain annuel de productivité du travail et également
l'intensité capitalistique. Le progrès technique
est considéré comme exogène, (le "résidu
de Solow"), alors que l'activité économique
utilise des ressources précieuses dans la recherche de
l'innovation, avec les brevets, et qu'on peut imaginer que cela
correspond à un progrès technique effectif. C'est
autour de cette définition du progrès technique
que se développe la troisième phase de recherche.
- Un des aspects essentiels des nouvelles théories de
la croissance est l'hypothèse de rendement constant du
capital. La première démarche théorique fut
d'abandonner définiti-vement l'hypothèse des rendements
décroissants du capital. Ce dernier est alors perçu
comme "l'ensemble exhaustif des facteurs de production susceptibles
d'être accumulés" (capital humain, stock de
connaissances). De plus, le renouveau des théories de la
croissance repose sur une nouvelle façon de considérer
l'origine et le rôle du progrès technique, qui n'est
plus exogène, inexpliqué, mais bien une variable
économique qui renvoie à des comportements et des
grandeurs macro-économiques.
Les premiers articles sont de P.Romer (1986) et R.Lucas (1988)
: la théorie de la croissance endogène est née.
L'ambition d'une telle théorie est de rendre compte du
facteur A qui, dans les théories traditionnelles, représentait
le niveau technologique.( Y= f(K,L,A)).
Un premier groupe de travaux, à la suite de Romer (1986),
cherche le moteur de la croissance dans le phénomène
d'apprentissage par l'expérience ( "learning by doing"
), à l'intérieur des entreprises.
Une deuxième est ouverte par Lucas (1988), et privilégie
l'accumulation de capital humain au sein du système éducatif.
Enfin, Romer (1990) et Aghion-Howitt (1992) font de A un stock
d'innovations, produit d'une activité volontaire de recherche-développement. |