Arthur Okun

L'économiste américain Arthur Okun a cherché
à évaluer, sur la base des statistiques disponibles,
les pertes en produit intérieur brut provoquées
par une hausse à court terme du chômage.
Okun a mis en évidence une relation statistique entre
le taux de chômage et le taux de croissance de l'économie
(le taux de croissance du PIB). Pour que le taux de chômage,
il faudrait selon cette "loi" que le taux de croissance
soit supérieur à un taux de croissance minimum.
La loi d'Okun représente l'espoir de voir la croissance
provoquer une baisse du chômage.
Il est parvenu à la conclusion que l'élasticité
par rapport au niveau de l'emploi, du quotient [(Produit effectif/Produit
potentiel)], est approximativement égale à 3 : autrement
dit, une hausse de 1 % du chômage (au dessus du seuil "incompressible"
correspondant au plein emploi des capacités de production)
entraîne une baisse approximative de 3 % du produit intérieur
brut, relativement au produit potentiel.
Explication :
Il est possible de considérer chaque année par un
point en plaçant en abscisse le PIB (plus exactement l'écart
des fluctuations du PIB par rapport à la tendance longue)
et en ordonnées, le taux de chômage. Un nuage de
points apparaît pour la France et une première droite
de régression peut être tracée (méthode
des moindres carrés) : elle est d'allure 7,22 % - 1,5 écart
PIB, c'est-à-dire que la pente semble négative (ce
qui paraît confirmer la liaison inverse entre la croissance
et le chômage ; si le pays évolue sans écart
par rapport à la tendance (écart = 0 %), la droite
exhibe à ce niveau un taux de chômage de 7,22 %.
La droite d'ajustement n'est bien sûr qu'une méthode
d' approximation encore grossière et les calculs mériteraient
d'être affinés et des tests économétriques
menés pour en confirmer (ou en infirmer) la validité
formelle. Cela dit, en l'état actuel des recherches, il
semble qu'une relation négative inverse se confirme en
France sur les 25 dernières années entre emploi
et croissance : pour que le chômage diminue d'un point,
il faudrait que le PIB soit un et demi point au-dessus de la tendance
(pente = - 1,5). Pour résorber le chômage une croissance
forte et durable semble nécessaire.
La tendance du PIB est actuellement de 2 % ; une croissance de
3 % au-dessus de la tendance pourrait peut-être, si elle
était maintenue autour de 5 % durablement, permettre une
réduction significative du chômage.
Même si l'on peut douter de la validité empirique
de la loi d'Okun, l'habitude a été prise d'y faire
référence, en macro-économie, chaque fois
que sont évoquées les pertes en production qui découlent
de l'existence d'un chômage important. |