John RAWLS

Cet auteur légitime la redistribution
en pensant que l’on peut allier justice et équité.
Il prône pour cela une "discrimination positive".
Il a ainsi édité une THÉORIE DE LA JUSTICE.
Les deux principes de la théorie de la justice sont les
suivants :
Premier principe : chaque personne doit avoir un droit égal
au système le plus étendu de libertés de
base égales pour tous qui soit compatible avec le même
système pour les autres.
Deuxième principe : les inégalités et économiques
doivent être organisées de façon à
ce que, à la fois :
— l'on puisse raisonnablement s'attendre à ce qu'elles
soient à l'avantage de chacun,
— qu'elles soient attachées à des positions
et à des fonctions ouvertes à tous.
La “ Théorie de la justice ”
Le cœur de la philosophie morale et politique de Rawls se
situe dans sa Théorie de la justice, bien que cet ouvrage
ait été précédé par la publication
d’un certain nombre d’articles pendant les années
1950 et 1960. C’est dans ces écrits – “
Outline of a décision procedure for ethics ” (1951),
“ Justice as fairness ” (1958), “ The sense
of justice ” (1963) et “ Distributive justice ”
(1967) – que Rawls présente pour la première
fois les idées qu’il va développer et approfondir
dans son grand ouvrage. L’idée la plus fondamentale
est que la justice doit être comprise comme le résultat
d’un processus de négociation, au cours duquel des
individus soucieux de leur propre intérêt établissent
un accord sur les principes de base. Dans sa Théorie de
la justice, Rawls pousse cette idée plus loin en élaborant
une argumentation qu’il juge ressortir à la tradition
de la théorie du contrat social – en particulier,
dans la lignée de John Locke et Jean-Jacques Rousseau.
Il existe toutefois une différence entre Rawls et les théoriciens
du contrat social qui l’ont précédé
: alors que Locke et Rousseau ont recours à l’idée
de contrat pour justifier l’autorité politique, Rawls
s’en sert pour établir les principes de la justice
sociale.
Plus précisément, dans sa Théorie de la
justice, Rawls entreprend d’établir les principes
de justice qui devraient gouverner la “ structure de base
” d’une société juste. Pour répondre
à cette question d’une manière philosophiquement
convaincante, dit-il, nous ne devons pas simplement nous demander
quels principes sont souhaitables et applicables. Nous devons
chercher à savoir quels sont les principes que nous choisirions
d’un point de vue impartial, dans le souci d’établir
des arrangements qui soient praticables et souhaitables. La réponse
de Rawls est, intéressante autant par la conclusion elle-même
que par la méthode employée la question de savoir
si cette méthode conduit à cette conclusion a fait
l’objet de multiples débats.
La conclusion de Rawls est la suivante : envisageant les choses
d’un point de vue impartial, nous choisirions d’être
gouvernés par deux principes de justice, le premier garantissant
les libertés fondamentales (liberté de parole, de
participation politique et de culte, entre autres), le second
minimisant les inégalités. L’énoncé
formel de ces principes figure à la section 46 de la Théorie
de la justice :
Premier principe : Chaque personne a un droit égal au
système total le plus étendu de libertés
de base égales pour tous, compatible avec un même
système pour tous.
Second principe : Les inégalités économiques
et sociales doivent être telles qu’elles soient
a) au plus grand bénéfice des plus désavantagés
dans la limite d’un juste principe d’épargne,
et
b) attachées à des fonctions et à des positions
ouvertes à tous, conformément au principe de la
juste (fair) égalité des chances.
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