Règle de Tinbergen
Prix Nobel 1969 avec R.A.FRISCH, J.TINBERGEN étudie les
fluctuations cycliques et la politique économique par le
recours à l'économétrie.
En 1936, son premier modèle s'applique à l'économie
hollandaise, comporte 24 équations et a pour objet de décrire
le cycle économique. On pouvait déjà simuler
l'impact de politiques économiques en faisant varier ces
paramètres. L'auteur a alors contribué à
une meilleure compréhension de la cohérence et de
l'efficacité de la politique économique d'inspiration
Keynésienne. La politique économique est appréhendée
comme une relation entre des objectifs dont on pourrait déduire
le niveau requis des instruments à mettre en oeuvre. Pour
que le vecteur des instruments puisse être déterminé,
il est nécessaire que le nombre d'instruments soit égal
à celui des objectifs de la politique économique.
Ainsi, la règle de TINBERGEN stipule qu'un Etat doit posséder
autant d'instruments que d'objectifs déclarés.
Une seconde règle, attribuée à MUNDELL,
énonce que la politique économique doit utiliser
chaque instrument pour réaliser l'objectif au regard duquel
il possède un avantage comparatif relativement aux autres
instruments. Avec ces deux règles, nous avons le socle
de la vision normative de la politique économique.
Tinbergen a également développé des modèles
de planification et de politique économique applicables
aux problèmes de développement, en proposant de
déterminer l'ordre de priorité des investissements
à partir d'un modèle incluant un système
de prix fictifs.
R.A.Frisch
Prix Nobel 1969 avec J.Tinbergen pour leur apport en économétrie,
l'auteur fonde, dès 1931, la "société
d'économétrie", et deux ans plus tard, la revue
"Econometrica".
L'économétrie est une branche de l'économie
qui permet de confronter des constructions théoriques et
leurs prédictions aux données réelles de
l'économie. Un des apports de Frisch est de faire progresser
l'analyse de la corrélation multiple. Ses travaux permettent
de mieux distinguer la multicolinéarité entre les
variables étudiées, de la causalité entre
ces mêmes variables. Cependant, Frisch n'est pas convaincu
de l'intérêt des modèles avec probabilités
pour évaluer la pertinence des estimations économétriques.
Frisch va appliquer les méthodes économétriques
au début des années trente à l'étude
dynamique des cycles. Il cherche à déterminer et
à estimer les variables qui agissent sur le cycle. En intégrant
des mouvements aléatoires dans les modèles, il construit
une théorie purement endogène du cycle.
Concernant la politique économique, il cherche à
écrire la fonction de préférence étatique.
Dans un premier temps, il procède à des entretiens
avec les principaux décideurs de la politique économique
en Norvège. Il constate que la satisfaction marginale tirée
de la modification d'un objectif ou d'un instrument de politique
économique dépend du niveau atteint par cet objectif
ou instrument.
Enfin, Frisch remarque que la satisfaction marginale associée
à un objectif où à un instrument de politique
économique est indépendante du niveau des autres
objectifs ou instruments. La fonction de préférence
étatique peut alors s'écrire comme une somme de
fonctions ne dépendant chacune que d'un argument.
R.A.Frisch : " Sur un problème d'économie pure",
NMFS, 1926. |