1933 : "L’Économique de la
concurrence imparfaite" ;
1942 : "Un essai sur l’économie politique marxienne"
;
1956 : "L’accumulation du capital" ;
1962 : "Essais sur la théorie de la croissance"
De l'université de Cambridge, elle était réputée
pour prendre des positions controversées. Mais ses vues
iconoclastes lui permettent de rester un des économistes
les plus marquants du siècle dernier.
En 1933, elle met en question la théorie de l’équilibre
générale de Walras en niant l'hypothèse de
concurrence pure et parfaite qui prévalait dans la profession,
elle prend ainsi le chemin d'une analyse plus réaliste
des structures de marché. En même temps, CHAMBERLIN,
effectue des recherches sur le même thème et on leur
attribue la "théorie de la concurrence monopolistique
".
Elle a reçu des enseignements des travaux de Keynes et
de la théorie économique de Marx.
Elle a activement défendu activement la macroéconomie
keynésienne, et vers la fin de sa carrière, elle
a étudié la croissance économique et la répartition
du revenu national. Préoccupée de l'instabilité
du système capitaliste, elle a réfléchi sur
la répartition des revenus et sur la valeur sociale des
capitalistes.
Après la deuxième guerre mondiale Joan Robinson
développe une théorie de la croissance, sous son
impulsion va naître la querelle des deux Cambridge qui va
opposer les post-keynésiens et les néoclassiques.
En 1952, Joan Robinson projette de généraliser la
théorie keynésienne. Il s'agit en fait d'étendre
l'analyse de courte période de Keynes au développement
à long terme, autrement dit d'introduire la dynamique dans
le modèle keynésien en réponse à Harrod.
Sa théorie de la croissance repose sur un taux d'investissement
que les entrepreneurs choisissent, ce qui détermine le
niveau de consommation, d'épargne et de profit, et ces
trois dernières variables macroéconomiques fixent
à leur tour le niveau d'investissement, ainsi de suite
Joan Robinson résume sa démarche ainsi : "l'analyse
est celle du court terme, rapportée à l'équilibre
du système avec un stock de capital et des anticipations
données ; l'histoire du passé est inclue dans les
conditions initiales si bien que l'analyse est statique, tout
en appartenant à une théorie dynamique". Cette
notion de temps historique est essentielle dans son analyse car
cette éminente Economiste considère que le temps
est irréversible, le passé est ce qu'il est et l'on
ne peut qu'anticiper le futur, on ne peut pas le prédire.
Ainsi Joan Robinson à travers ses nombreux livres et articles
a étendu l'analyse Marshallienne, a participé à
la révolution Keynésienne,a fait redécouvrir
MARX, a été l'un des initiateurs du mouvement post-Keynésien
et a contribué au développement de la théorie
du capital et de la croissance. D'après les témoignages
de son entourage elle a toujours mené ses travaux avec
beaucoup d'enthousiasme, ce qui lui a valu des fois certains excès
notamment dans le livre qu'elle a écrit sur la révolution
culturelle Chinoise où elle fondait de grands espoirs.
Cependant pour avoir une vision complète de son oeuvre,
il faut rajouter que Joan Robinson a débattu de bien d'autres
problèmes tels que la philosophie économique, l'histoire
de la pensée Economique, le tiers-monde, les échanges
internationaux. Finalement Joan Robinson a toujours eu la volonté
de comprendre la pauvreté de notre monde et elle a lutté
pour que l'Economie puisse y remédier.
Pour se faire l'Economiste doit "perfectionner ses outils
dans l'espoir d'être à même, un jour ou l'autre
à satisfaire les exigences du praticien"