Son principal apport reste la "Loi des débouchés":
L'offre crée sa propre demande, les produits s'échangent
contre des produits. En d'autres termes, toute offre nouvelle
s'accompagne d'une distribution de revenus qui permettra d'écouler
la nouvelle production, de telle sorte qu'il ne peut y avoir
de crise de surproduction.
Say défend une pensée économique libérale
: il met en avant la propriété privée,
la libre-concurrence et un rôle de l'État aussi
limité que possible. Il se situe en fait dans le prolongement
direct de l'école d'économie politique libérale
française : Gournay, Turgot, François Quesnay
ou du Pont de Nemours.
Il se situe dans la tradition de l'école française
en reprenant la théorie de la valeur-utilité.
Il écrit ainsi que « l'utilité [des] choses
est le premier fondement de leur valeur. Il distingue marchandises
et richesses et souligne que la production est avant tout création
de « richesses », donc d'utilité. En partie
pour cela il est considéré comme un précurseur
de l'école autrichienne d'économie.
La loi des débouchés que Jean Baptiste Say propose
tend à démontrer que l'économie de marché
se régule de façon spontanée en situation
de concurrence : « C’est la production qui ouvre
des débouchés aux produits ». L'action étatique
y est néfaste et, même si les déséquilibres
temporaires sont possibles, les crises générales
sont impossibles pour Say. Cette loi des débouchés
sera reprise par Ricardo afin de démontrer que la croissance
économique tend vers un état stationnaire, en
opposition à la vision d'une croissance illimitée
d'Adam Smith.
Il développa également l'idée que la libre
fixation des prix et des revenus sur le marché était
la condition de la "justice économique". Approfondissant
sa défense du libéralisme économique, il
plaide pour le libre-échange puisque les produits étrangers
étant payés avec des produits fabriqués
par l'économie nationale, ils stimulent également
la demande : « que les achats qu'on fait à l'étranger
soient acquittés en marchandise ou en argent, ils procurent
à l'industrie nationale des débouchés pareils.
L'analyse de Say a profondément marqué l'analyse
Néo-classique et constitue un de ses fondements, puisque
l'offre est créatrice et régulatrice.
Keynes critiquera cette loi et avancera que l'on ne peut espérer
un ajustement automatique de la production et du revenu.
En effet, une partie de l'épargne peut être thésaurisée
et donc retirée du circuit économique.
Les décisions d'épargne et d'investissement sont
largement autonomes, et n'ont aucune raison de s'ajuster spontanément.
Néanmoins, on cite aujourd'hui encore la loi des débouchés
comme étant la base de l'économie de marché.