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J.SCHUMPETER (1883-1950)

Le projet de Joseph Schumpeter consiste à comprendre la nature du système capitaliste et sa dynamique. Il propose une construction théorique qui ouvre la voie à une conceptualisation de la croissance, qui déborde certes le système néoclassique, mais le retient comme fondement. A sa formation marginaliste, l'auteur joint une compréhension approfondie des analyses de l'école historique et du marxisme.

L'auteur part de l'image du "circuit économique", terme par lequel il désigne une économie fonctionnant dans des conditions inchangées de période en période, et d'où toute idée de profit serait exclue. Le développement s'oppose au circuit en ce qu'il suppose non seulement une croissance quantitative, mais également un changement qualitatif des biens et des techniques. Le moteur de l'évolution est l'innovation, que l'entrepreneur met en oeuvre par le moyen du crédit (réalisation de combinaisons productives nouvelles).

L'innovation n'est pas ici assimilée à l'augmentation du savoir relatif aux techniques praticables, mais recouvre un contenu à la fois plus étroit et plus large. Ainsi, cinq catégories d'innovations peuvent être distinguées :

  • La fabrication d'un produit nouveau.
  • L'introduction d'une méthode de production nouvelle.
  • L'ouverture d'un nouveau débouché.
  • La conquête d'une nouvelle source de matières premières.
  • La mise en oeuvre d'une nouvelle méthode d'organisation de la production.

Le point commun à ces cinq modalités réside dans leur caractère qualitatif, qui justifie le cheminement discontinu de l'innovation ("grappes d'innovations"). Contrairement à l'entrepreneur walrassien, l'entrepreneur de Schumpeter réalise un profit, rémunération de la fonction d'innovation qu'autorise le monopole temporaire que lui confère la combinaison nouvelle. Cependant, la concentration du capital tend à bureaucratiser l'innovation et à priver la fonction d'entreprise de sa justification la plus profonde, ce qui peut mettre en cause la survie du capitalisme ("Capitalisme, socialisme et démocratie", 1944).

De la croissance capitaliste, il est donné l'image d'un processus permanent d'une "destruction- créatrice", avec la disparition des anciennes combinaisons productives et l'introduction de nouvelles. Par la suite, le préfinancement de l'innovation par le crédit introduit dans l'économie un pouvoir d'achat suffisant pour l'écoulement de la production et la réalisation de profit par l'innovateur. Ainsi, l'impérialisme lui paraît-il plutôt découler de la permanence de relations de puissance que d'une exigence de débouchés additionnels spécifiques au capitalisme.

Schumpeter trouve, dans la discontinuité de l'innovation, une clé pour l'articulation des analyses de croissance et des fluctuations. Chaque cycle correspondrait à la réalisation d'une "vague" d'innovations, l'expansion étant la période où le recours au crédit finance la nouvelle combinaison.(Phase ascendante d'un cycle de type Kondratief). Au cours du boom, l'inflation donne l'illusion passagère d'une coexistence possible des combinaisons nouvelles et anciennes, mais la crise vient révéler la nécessaire élimination des combinaisons anciennes que réalise la phase de dépression. Les conditions sont alors réunies pour une nouvelle grappe d'innovations.

D'après un article de P.Y.Hénin.

J.Schumpeter : "Théorie de l'évolution économique", Dalloz, 1912.

J.Schumpeter : "Capitalisme, socialisme et démocratie", Payot, 1942.

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