D'origine écossaise, étudie à Glasgow
puis Oxford, deux universités où il enseignera à
son tour la logique, la philosophie morale en reliant très
tôt éthique et économique.
Après la publication de la Théorie des Sentiments
Moraux ( désormais TSM) en 1759, et de considérations
sur la formation du langage en 1761, il abandonne l'université
pour devenir precepteur, puis commissaire aux douanes en 1778.
Il publie en 1776, "Recherche sur la nature et les causes
de la richesse des nations" et se consacre à la révision
de ses écrits avant son décès en 1790. Plusieurs
idées de la RDN sont déjà inscrites dans
les notes de cours ( Lectures on Justice, Police, Revenue and
Arms, prises en 1763 et publiées en 1896, edit. Cannan:
Oxford).
Au cours d'un voyage de deux ans en Europe ( 1764- 1766) , il
rencontre Quesnay et Turgot à Paris et fréquente
les grands salons parisiens.
C'est avec Smith que se termine la prise en compte directe
des auteurs qui l'ont précédé. Pour la majorité
des historiens la publication de la "Richesse des Nations" marque
le passage d'une pensée pré-scientifique à
une pensée scientifique. Malheureusement, le
cas de Smith permet- il d'illustrer une coupure dans le "Discours
Economique", marquée par l'avènement d'idées
originales ? On connait les jugements sévères de
Marx et de Schumpeter à cet égard .
Marx ironise à propos de Smith: "A.Smith a fait
aux richesses spirituelles l'application de son proverbe Ecossais
: "Gagne petit, gagnera gros", et prend une peine mesquine à
cacher les sources auxquelles il doit le peu, dont il a su, en
vérité, tirer beaucoup. (in "Critique de l'Economie
politique". Op. Cit I. P.430).
Certains passages de la "Richesse des Nations" sont littéralement
copiés ; Le début du Livre I de la "Richesse des
Nations" par exemple, n'est qu'un plagiat de Mandeville. Schumpeter
est plus catégorique : "Le fait est qu'il n'y a pas, dans
la "Richesse des Nations" sur le plan de l'analyse, une idée,
un principe, une méthode qui ne soient, en 1776, entièrement
nouveaux". (History of Economic Analysis, op. cit. p.474.475).
La publication, en 1776, de "Recherche sur la nature et les
causes de la richesse des nations" en fait le "père"
de l'économie classique.
La base du raisonnement est une auto-régulation
du marché par la concurrence.
A l'origine de la richesse des nations, se trouvent
l'accumulation du capital et la division du travail. Celle-ci
est un facteur important d'accroissement de la productivité
et donc de croissance.
Chacun recherche son intérêt individuel,
et la somme de chacune de ces tendances permet d'atteindre un
optimum économique.
Les mécanismes de marché sont
orchestrés par une "main invisible", qui permet à
l'intérêt individuel et à l'intérêt
général de se rejoindre. La concurrence oriente
la production vers les produits les mieux adaptés à
la demande des consommateurs solvables. Ensuite, les profits
élevés attirent de nouveaux entrepreneurs qui
feront baisser les prix.
Depuis Smith, la même idée
marque l'analyse financière de l'Etat : celui-ci ne peut
durablement dépenser plus qu'il n'a de recettes, sous
peine de déclancher une inflation.
Sur le plan des international, et s'agissant
d'un produit, lorsqu'un pays détient un "avantage absolu"
sur un autre, il a intérêt à l'échanger.