Joseph STIGLITZ

C'est à un adversaire déclaré de la mondialisation,
l'Américain Joseph (Joe) Stiglitz, un ancien économiste
en chef à la Banque mondiale, qu'est revenu le prix Nobel
d'économie 2001, remis conjointement à deux de ses
compatriotes, pour des recherches sur le poids de l'information
des individus dans les processus économiques.
Les trois lauréats du prix de sciences économiques
à la mémoire d'Alfred Nobel, Joseph Stiglitz (58
ans), George Akerlof (61 ans) et Michael Spence (58 ans), ont
été récompensés "pour leurs travaux
sur les marchés avec asymétrie d'information",
c'est-à-dire sur les différences d'informations
détenues par certains agents économiques par rapport
à leurs contreparties.
Ces théories s'appliquent particulièrement aux
relations entre débiteurs et créanciers, ou aux
rapports entre pays développés et Tiers Monde.
Ancien conseiller à la Maison blanche sous l'administration
Clinton, Joseph Stiglitz a récemment exercé à
la Banque Mondiale au redoutable poste d'économiste en
chef. Il a quitté ses fonctions en novembre 1999, officiellement
pour se consacrer à l'enseignement.
Mais il semble que ses critiques sur la politique de la Banque
mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) constituent
la véritable cause de son départ. Qualifié
d'"éléphant dans un magasin de porcelaine"
par le Washington Post, Joseph Stiglitz serait parti pour retrouver
une plus grande liberté de parole.
Il avait notamment irrité nombre de ses pairs en critiquant
publiquement des décisions de la Banque, et en demandant
des débats plus ouverts sur les politiques des institutions
financières internationales vis-à-vis des pays en
développement.
Joseph Stiglitz est depuis cette année professeur à
l'université de Columbia (New York). Il avait auparavant
enseigné à Yale, Princeton, Oxford et Stanford.
Interrogé par le Financial Times Deutschland mercredi,
Joseph Stiglitz a souligné l'importance d'un plus grand
accès des pays les plus pauvres aux marchés des
pays développés. "C'est l'un des thèmes
les plus importants de la Conférence de l'OMC (Organisation
mondiale du commerce) qui a lieu en novembre au Qatar", a-t-il
souligné.
Le président de la Banque mondiale James Wolfensohn, que
Joseph Stiglitz conseille encore, a félicité le
lauréat du jour: "Il a bien mérité le
prix Nobel. Joe a énormément contribué à
la pensée économique et nous sommes ravis pour lui".
Dans leur sillage, Joseph Stiglitz a précisé les
réponses au problème d'antisélection de la
part des acteurs moins informés, représentant l'autre
partie d'un marché.
Ses contributions portant sur différents marchés
ont montré que l'asymétrie d'information est cruciale
pour permettre de comprendre de nombreux phénomènes
observés sur le marché, notamment le chômage
et le rationnement du crédit.
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