Le concept de financement peut être associé, en
première approche, à une notion de risque: en effet,
tant sur le plan micro-économique (financement de l'investissement
privé, immobilisation ménages), que sur le plan
macro- économique (financement des biens tutélaires
et des politiques de régulation de l'économie),
l'engagement financier évolue en avenir incertain, porteur
d'aléas.
Afin d'anticiper ces interventions coûteuses, des structures
de financement furent mises en place. Il s'agit en fait de l'ensemble
des dispositifs et outils sollicités par les agents économiques
(publics et privés), afin de faire face à des engagements
de long terme.
Ainsi, nous sommes passés, en une décennie, d'une
économie d'endettement à une économie de
marché financier.
De façon contradictoire, et parallèlement à
cette accélération des flux de capitaux, on constatait,
dans l'Europe des années 1985 particulièrement,
une grande inertie dans les domaines de l'ajustement des prix,
de l'adéquation de l'offre et de la demande, ainsi que
dans celui de l'innovation et de l'investissement productif.
La faible croissance de l'économie, mesurée par
le taux de croissance du PIB réel mesuré sur une
longue période, en est sans doute le résultat le
plus tangible. Or, parmi les déterminants du dynamisme
de l'activité économique, l'investissement est sans
doute le plus apte à relancer rapidement une économie
sur un chemin homothétique de croissance. C'est la raison
pour laquelle l'accès à des structures de financement
désintermédiées, décloisonnées
et dérèglementées offre à l'entreprise
la réactivité dont elle a besoin.
Cette possibilité nouvelle, pour certaines entreprises,
d'accéder aux marchés des capitaux, peut être
porteuse d'investissements nouveaux et, par effet multiplicateur,
d'une relance de la demande globale.
On pourra donc se demander si la transition d'une économie
d'endettement à une économie de marchés financiers,
peut initier la reprise de la croissance économique.
On développera en premier lieu le passage des structures
de financement intermédiées à un financement
direct, et en second lieu, l'interdépendance des croissances
économiques.
PLAN
I/ De l'économie d'endettement à l'économie
de marchés financiers.
1/ Un système de financement qui n'est plus adapté
à un investissement impulseur de croissance.
2/ Le financement direct: avantages et limites pour l'activité
économique.
II/ D'une internationalisation à une mondialisation des
structures de financement.
1/ Le paradoxe de la réactivité des structures
de financement et des inerties des systèmes de prix et
du marché de l'emploi.