Théorie des cycles réels
La Théorie des cycles réels considère les
changements de la productivité comme le facteur déterminant
des fluctuations de l'économie.
La schéma d'alternance d'une expansion et d'une dépression
caractérise le cycle économique, qui vient perturber
l'activité économique. Dans un article publié
en 1986, Edward PRESCOTT a soutenu que les cycles économiques
d'après-guerre aux Etats-Unis résultaient principalement
des changements aléatoires du taux de croissance de la
productivité des entreprises. Cette thèse constituait
une remise en cause de l'origine monétaire et financière
des cycles, et n'accorde aucune importance aux politiques de stabilisation
existantes.
J.LONG et C.PLOSSER ont inventé le terme de "cycles
réels" (real business cycles) pour décrire
les cycles économiques ayant pour causes immédiates
des changements aléatoires de la productivité. Il
convient donc de s'arrêter sur ce terme : dans le cas d'une
augmentation de la valeur ajoutée, c'est-à-dire
d'une amélioration de l'efficacité avec laquelle
travailleurs et équipements créent la plus-value,
on parle de l'accroissement de la "productivité totale
des facteurs" (PTF). Les principales causes d'évolution
de la PTF sont les améliorations technologiques dans la
production de biens et services ainsi qu'une meilleure qualification
des travailleurs.(voir "les grands thèmes", productivité).
La théorie des cycles avance qu'un taux de croissance
de la PTF supérieur à la moyenne implique des opportunités
supplémentaires et un effet d'aubaine. Les entreprises
investissent alors davantage et embauchent. Le revenu global supplémentaire
entraîne une hausse de la consommation, et les variables
macro-économiques augmentent simultanément.
La concordance entre la théorie et les faits est remarquable.(C.PLOSSER,
étude sur la période 1954-1985).Finn KYDLAND et
Edward PLOSSER ont calculé, dans un article de 1991, que
la théorie des cycles réels pouvait rendre compte
de 70% des fluctuations cycliques de la production américaine
d'après-guerre .
Les 30% restant s'expliquent par le fait que cette théorie
s'appuie sur une situation de concurrence pure et parfaite, et
que les marchés parfaits n'existent pas dans le monde réel.
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