Théorie des incitations
A l'époque d'Adam Smith, les discussions concernant l'effet
de l'impôt sur l'incitation à travailler étaient
déjà vives. La théorie des incitations actuelle
a un objet plus spécifique : il s'agit de "l'étude
des moyens employés pour inciter des agents, qui disposent
d'une information privée, à la révéler".
Prenons l'exemple d'un stade : on pourrait naïvement demander
à chaque contribuable quel prix serait-il prêt à
payer pour que ce stade soit construit, mais chaque agent aura
tendance à minimiser sa future participation au financement
(effet connu sous le nom de "passager clandestin", c'est
une procédure manipulable). L'objet de la théorie
des incitations consiste à chercher une procédure
"non-manipulable", c'est-à-dire qui incite les
agents à révéler sincèrement leurs
préférences.
Les chercheurs ont tout d'abord tenté de trouver une procédure
"non-maniplable" universelle, qu'on pourrait appliquer
à tous les types de problèmes. Le célèbre
théorème d'Arrow, qui montre l'impossibilité
d'agréger des préférences individuelles,
semblait conduire à un insuccès. De plus, un important
théorème de Gibbard et Satterthwaite est venu confirmer
cette intuition : dès qu'il y a au moins trois décisions
possibles, et si les préférences des agents sont
à priori quelconques, il n'existe aucune procédure
universelle "non-manipulable".
Mais il existe au moins deux façons de contourner le théorème
de Gibbard et Satterthwaite :
- La première consiste à utiliser l'information
dont on peut disposer sur les agents.
- La seconde exploite l'information dont les agents disposent
les uns sur les autres.
En conclusion, si on dispose d'un peu plus d'informations que
ne le suppose le théorème, il est possible de faire
révéler les réelles préférences
des agents. Les problèmes deviennent très complexes
lorsqu'il s'agit de vote ou d'assurances. A quand une théorie
générale de l'information ? |