Théorie des
anticipations adaptatives
En économie, les anticipations des agents économiques
concernant les coûts, les revenus et les risques futurs
jouent un rôle important dans l'évolution de l’offre
et de la demande et, à partir de là, de la conjoncture.
Un sujet d’étude est la rationalité ou non
de ces anticipations et, à partir de là, l’éventualité
de pouvoir les influencer par des mesures de politique économique.
Il existe trois grands types d’anticipations en économie
:
- les anticipations extrapolatives: elles visent à anticiper
les évolutions de certaines variables (le taux d’intérêt,
les prix, les profits, les cours en bourse, la demande...) en
fonction des tendances actuelles et passées de ces variables.
- les anticipations adaptatives: ce sont des anticipations qui
corrigent des erreurs passées, ce qui suppose une certaine
maîtrise de l’information par les agents économiques.
- les anticipatios rationnelles: pour ce type d’anticipations,
souligné notamment par John Muth et Robert Lucas, les agents
ont une maîtrise parfaite de l’information, et donc
ils ne se trompent jamais. C’est un modèle proche
de celui de la prévision parfaite qui permet aux agents
de déjouer les effets attendus d’une politique monétaire
ou budgétaire de relance.
Le principe général consiste à prévoir
la valeur future d'une variable à partir de sa valeur présente
et de l'erreur de prévision faite à la période
passée. C'est la prise en compte de cette erreur (affectée
d'un coefficient compris entre 0 et 1), qui est à l'origine
du terme "adaptatif".
Ainsi, cette règle revient à établir des
prévisions à partir d'une somme pondérée
des valeurs passées de la variable, les coefficients de
pondération décroissant de façon exponentielle
au fur et à mesure que le passé s'éloigne.
Milton Friedman introduit donc le principe suivant lequel l'expérience
va conduire les agents économiques à anticiper la
hausse des prix. (anticipations adaptatives) Cette prise en compte
réduira l'impact à court terme de la hausse des
quantités de monnaie sur la production et induira des effets
inflationnistes. Il en résulte que la hausse des quantités
de monnaie n'est pas le bon moyen de stimuler la croissance économique.
Pour Friedman, le seul moyen de maintenir l'effet positif de
l'abondance monétaire est de progressivement réduire
le taux d'augmentation de la masse monétaire pour le rapprocher
de celui de l'augmentation de la production. |