Après la théorie Ricardienne des "coûts
comparatifs", la deuxième grande théorie du
commerce international est publiée en 1941 dans un article
de Review of economic studies, "protection and real wages".
D'abord avancée par Eli Hecksher en 1919, formulée
par Bertil Ohlin en 1933 ( interregional and international trade,
Harvard University Press, Cambridge), le "théorème
d'HOS" est formulé définitivement par Paul
Samuelson (et W.Stolper) en 1941.
Cette théorie abandonne l'idée que les différences,
au niveau des caractéristiques intrinsèques des
pays, soient à l'origine des échanges internationaux.
Elle suppose que tous les pays ont accès aux mêmes
techniques, et leurs différences se situent au niveau des
"dotations en facteurs de production", c'est-à-dire
la terre, le travail, le capital.
Ainsi, un pays abondamment doté en main-d'oeuvre, mais
disposant d'équipements restreints, aura-t-il tendance
à utiliser des techniques intensives en travail, et inversement.
L'échange international est alors un moyen de pallier ces
"raretés relatives" en facteurs de production.
Pour que cette substitution du capital au travail (ou vice versa)
s'arrête avant que toute différence ne disparaisse
entre les pays, le modèle HOS postule la "fixité"
des facteurs de production.
La théorie des prix accompagnant ce théorème
reprend les hypothèses néo-classique de la concurrence
pure et parfaite. L'existence d'échanges sans limite entre
les pays doit conduire à une égalisation du prix
des biens, des taux de salaire et d'intérêt. Or,
en ce qui concerne l'égalité des rémunérations
entre les pays, la prédiction du "théorème
d'HOS" est largement démentie par les faits.
De plus, le modèle souffre de la vision trop schématique
des échanges entre pays. Ainsi, W.Léontief en 1954,
infirme-t-il de façon frappante les prévisions du
modèle, en utilisant les données statistiques des
Etats-Unis . Ceux-ci, relativement mieux dotés en capital
qu'en travail, sont plutôt exportateurs de biens riches
en travail, ce qui contredit le théorème d'HOS.
Léontief propose que ce "paradoxe" puisse être
levé, si on avance que le travail américain, en
raison d'une meilleure formation, "vaut" en moyenne
trois fois plus que celui des autres pays.