Pour ses travaux sur l'intégration des marchés
financiers et de l'économie réelle, J.Tobin a
reçu le prix Nobel en 1981.
La théorie de sélection de portefeuille
analyse les décisions des agents qui détiennent
des actifs réels et financiers, et qui contractent simultanément
des emprunts. Tobin énonce son "Théorème
de séparation ", en montrant que les décisions
résultent d'un arbitrage entre la prise de risque et
le taux de rendement anticipé. Quelque soit le niveau
du risque encouru par l'agent, le taux de rendement le plus
élevé est obtenu en combinant un portefeuille
avec un emprunt ou un prêt.
L'agent choisit donc, dans un premier temps, le
"meilleur portefeuille" d'actions ordinaires, puis il le complète
par un emprunt correspondant au risque qu'il peut supporter.
Le principe consistant à placer son argent dans deux
actifs, un portefeuille risqué et un prêt ou un
emprunt, est connu sous le nom de "Théorème de
séparation".
Tobin s'intéresse également à
la formation des salaires: en raison de leur rigidité
à court terme, une variation de la demande de biens ou
de travail se traduira par une variation de l'emploi supérieure
à celle des prix et des salaires.
D'autre part, Tobin se penche sur les effets des
variations de la valeur réelle des actifs financiers
sur les décisions de consommation et d'investissement.
L'investissement est ainsi fonction du ratio de la valeur marchande
de la dette et des fonds propres de l'entreprise sur le coût
de remplacement des actifs (" Ratio Q de Tobin ").
Lorsque le matériel vaut davantage que son
coût de remplacement, les entreprises ont tout intérêt
à investir .(Ratio >1). Dans le cas contraire, il vaut
peut-être mieux acquérir des actifs par fusion
que de les acheter.
Enfin, J.Tobin est connu pour une proposition,
faite dès 1978, d'appliquer une taxe de 0,1% sur les
opérations de change. Reprise par l'association ATTAC,
cette idée, mise en application, permettrait de faciliter
la régulation des marchés.